Matoto : grève des enseignants, cours perturbés au lycée Senghor et dans le complexe scolaire Yaguine et Fodé

La grève déclenchée ce lundi par une partie de l’intersyndicale de l’éducation a fortement perturbé les cours dans plusieurs établissements publics de la commune de Matoto.

Au collège et à l’école primaire Yaguine et Fodé, la mobilisation des enseignants a créé des tensions, même si la direction affirme que l’activité pédagogique a pu être globalement maintenue.

Selon le proviseur Kabassan Condé, sur les 20 groupes pédagogiques programmés, 19 ont été effectivement assurés. Sur les 1 416 élèves inscrits, 942 étaient présents, dont 608 filles.

« Je crois que les cours se tiennent correctement et l’atmosphère aussi », affirme-t-il, tout en reconnaissant que le mot d’ordre de grève a provoqué une certaine psychose chez les élèves.

Des incidents ont éclaté pendant la récréation, notamment des jets de pierres entre groupes d’élèves. Le proviseur minimise cependant la portée de ces événements. « Dès que nous avons sifflé, les élèves sont rentrés en classe et les professeurs ont pu donner leurs cours », explique-t-il.

Kabassan Condé a également lancé un appel au dialogue entre les syndicats et les autorités. « Les syndicalistes doivent continuer à privilégier le dialogue avec l’État. Et j’invite l’État à écouter les cris de cœur des enseignants. Qui façonne un État ? C’est l’enseignant. S’il n’est pas à l’aise, il risque de mal former les enfants, et un pays sans enfants bien formés ne peut pas se développer », insiste-t-il.

Pour lui, la priorité demeure la stabilité sociale et la continuité pédagogique. « Nous prônons la paix afin que ces enfants, futurs cadres de nos communes, puissent étudier dans de bonnes conditions. Ni l’État ni le syndicat ne gagnent lorsque les enfants souffrent. C’est l’avenir du pays qui est en jeu », conclut-il.

Dans le lycée Léopold Sédar Senghor, situé à proximité, la situation est davantage perturbée. D’après les informations officielles fournies sur place, seuls 10 des 16 professeurs programmés étaient présents ce lundi. Dans plusieurs classes, la majorité des enseignants ont brillé par leur absence.

Le proviseur du lycée, qui n’a pas souhaité répondre à nos questions, a simplement déclaré : « Même les professeurs présents sont démotivés. »

Au moment où nous quittions les lieux, de nombreux élèves rentraient déjà chez eux, faute d’encadrement suffisant.

Mayi Cissé

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