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Le président de l’Ordre des médecins de Guinée a comparu, ce lundi 22 janvier 2024, en tant que témoin devant le tribunal criminel de Dixinn. Pr Hassan Bah est revenu sur la gestion des 58 corps ramassés au Stade du 28 septembre déposés à la morgue de l’hôpital Ignace Deen.
Le médecin légiste a livré à la barre le rôle qu’il a joué tout en expliquant que sa mission était de veiller sur l’état des corps et à aider autant que possible à leur identification.
Il affirme que son service n’a reçu que 58 corps à la morgue de l’hôpital Ignace Deen dont 11 étaient déjà en état de putréfaction. Parmi ces corps, 27 ont été exposés à la mosquée de Fayçal. « Nous avons pu identifier certains corps et lorsque l’identification a été formelle par les familles, les corps leur ont été restitués. Il restait quelques corps qui n’ont pas été identifiés. Qu’est-ce qu’il fallait faire ? Les enterrer. Les corps ont été embarqués dans des camions militaires et envoyés au cimetière de Cameroun et l’enterrement a été effectué par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR)» a-t-il expliqué.
Quelques mois après l’enterrement, a-t-il déclaré, le président du CNDD Moussa Dadis Camara a mis en place une commission d’enquête composée de magistrats, d’avocats, et de médecins. « En tant que membre de cette commission, je savais très bien que certains corps non identifiés sont enterrés au cimetière de Cameroun, j’ai donc proposé qu’on fasse une exhumation et demandé les personnes qui ont perdu les proches de venir pour qu’on prélève le sang, les cheveux à la recherche de l’ADN. Parmi les parents des victimes, j’ai suivi Me Bah (Me Oury Bailo Bah, NDLR), il a parfaitement raison. Il faisait partie à travers son frère des personnes qui ont bénéficié de ce prélèvement», a-t-il ajouté.
Plus loin, Pr Hassan Bah explique les démarches d’identification qui ont été menées. « Nous avons suivi le protocole et avons pris contact avec un laboratoire français avec lequel nous travaillons depuis plusieurs années, qui est un laboratoire agréé par la Cour d’appel de Paris. Nous avons pu transférer les prélèvements à Paris, mais ils nous ont dit que c’est tellement compliqué qu’ils ne peuvent pas le faire. Ils nous ont donné le nom d’un laboratoire qui se trouve à Nantes, nous y avons déposé les prélèvements et ils ont fait le travail. Un mois après, ils nous ont rendu les résultats. Ces résultats ont été déposés à la commission d’instruction, malheureusement, la recherche a été infructueuse puisque sur les personnes prélevées ici, il n’y avait personne qui avait des liens de parenté avec les fragments osseux qui avaient été prélevés. On a donné les résultats à toutes les personnes qui ont effectué le prélèvement dans mon service.»
Cependant, le médecin légiste a déclaré que sur les 58 corps qu’il a reçus, il y avait 4 dont l’âge était inférieur à 15 ans, 7 était entre 16 et 25 ans, 7 autres avaient entre 26 et 35 ans, 4 avaient entre 36 à 45 ans, 5 de 46 à 55 ans et 5 autres avaient plus de 55 ans. Sur ce, 50% des victimes avaient un âge compris entre 16 à 35 ans et l’âge moyen était de 28 ans.
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