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La date restera mémorable. Ce jeudi 18 janvier est à jamais gravé dans les marbres de l’histoire. C’est le jour choisi par le syndicat des professionnels de la presse privée d’exprimer toute sa désapprobation aux brimades et à d’autres formes de musèlement de la presse en gestation dans le pays, cela dans un contexte absolument hostile. Il a fallu cette menace pour que le gouvernement, dans une démarche d’intimidation mêlée à une attitude d’anxiété et de manque de sérénité, prête une attention particulière à ce que plusieurs journalistes appellent l’extinction programmée des médias.
Et pourtant, depuis plusieurs mois, la plupart des grands médias audiovisuels guinéens sont brouillés. Depuis plusieurs mois également, l’accès aux réseaux sociaux et à certains sites internet est restreint. Jusque-là, rien n’avait fait bouger, à cet effet, les autorités, du moins détourner leur attention sur la situation jugée assez préoccupante. Ni les récriminations des citoyens qui semblent désormais s’y accommoder. Ni les chancelleries occidentales qui se murent regrettablement dans un silence complice pour ne pas condamner, comme elles en ont l’habitude, quand il s’agit de violation de la liberté d’expression.
Dans un numéro, tel un cirque loufoque, le ministre des télécommunications et de l’économie numérique et celui de l’administration du territoire et de la décentralisation, dans un ton fort menaçant, en mode relais dans le journal de la RTG, ont demandé aux journalistes initiateurs de la manifestation, qu’ils ont présentés comme des démons antinomiques à la paix et à la quiétude sociale, de renoncer à l’expression d’un droit. Celui qui, de surcroît, doit sauver des emplois, car c’est pour réclamer la levée des restrictions imposées aux médias qui sont aujourd’hui condamnés à disparaître.
Que dire des déclarations de Ousmane Gaoual Diallo, celui-là même qui a longtemps soutenu et défendu l’expression des libertés fondamentales quel que soit le contexte.
Paradoxalement, dans la peau de dirigeant, le Ministre Gaoual soutient tout ce qu’il a rejeté avec véhémence et conviction quand il était opposant. Comme pour dire qu’en Guinée, les convictions changent en fonction des positions. Dommage !
Pour revenir à la manifestation du syndicat des professionnels de la presse privée qui promet un déferlement dans les rues de la capitale Conakry, le gouvernement, par-dessus tout, affiche un air de manque de sérénité. Son attitude confirme ainsi, sans ambiguïté, que le langage qui convient avec les autorités guinéennes, c’est celui de la confrontation.
Mognouma