« Mandiana, c’est 100 % ; mais, c’est seulement si la route est bitumée », scandent des jeunes

Des jeunes de Mandiana ont investi les rues de la commune urbaine pour exprimer leur ras-le-bol face au manque d’eau potable, d’électricité et de routes bitumées. Munis de pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Nous n’avons ni eau, ni électricité. Trop de poussière, aidez-nous », ils ont dénoncé des conditions de vie devenues insupportables. La manifestation a eu lieu ce vendredi, 14 novembre 2025, a appris Guineematin.com à travers ses reporters.
Mandiana est considérée comme l’une des préfectures les plus oubliées du pays en matière d’infrastructures. Depuis l’indépendance, elle n’a bénéficié que de 5 kilomètres bitume, selon les habitants. La route nationale Kankan–Mandiana, en chantier depuis 2014, reste inachevée. À cela s’ajoute un manque criant d’eau et de courant électrique, comme dans plusieurs localités de la Haute-Guinée.

Épuisés par les promesses non tenues des gouvernements successifs, les jeunes ont décidé de manifester pacifiquement ce vendredi.

Souleymane Diakité, citoyen

Pour Souleymane Diakité, Mandiana détient un triste record. « Mandiana n’a pas son égal en Guinée. Toute la préfecture est dans la poussière. Nous disons au gouvernement : Mandiana, c’est 100 % ; mais, c’est seulement si la route est bitumée. Sans ça, il y aura problème. Notre priorité, c’est la route, ensuite le reste. »

Oumar Bayo, citoyen

Oumar Bayo, autre jeune leader, insiste sur le caractère citoyen de leur démarche. « Cette route, ils l’ont commencée il y a des années, mais rien n’avance. Nous ne sommes pas sortis contre Doumbouya, nous voulons juste montrer nos difficultés. Tout le monde voit ce que nous vivons, mais personne ne dit rien. Même l’hôpital préfectoral, situé à côté de la route, est envahi par la poussière. À Mandiana, personne n’ose porter des vêtements propres. Nous n’avons ni eau ni courant ni route goudronnée. Et malgré cela, les jeunes se taisent… même les autorités », accuse Oumar Bayo.

Face à cette mobilisation, le président de la délégation spéciale de Mandiana, Ansoumane Diakité, est allé à la rencontre des manifestants pour tenter de calmer la situation. « Chaque année, vous manifestez pour les mêmes difficultés. Vous n’avez pas informé la mairie de votre marche. Je sais que Mandiana soutient le CNRD et je ne veux pas que cela change. Appelez le gouverneur, appelez le préfet… Ce que vous direz ici, c’est ce que vous leur direz aussi. Mais est-ce que cela changera quelque chose immédiatement ? Rentrez chez vous, on en discutera. »

À Mandiana, les jeunes ont désormais décidé de rompre le silence. Et tant que l’eau, l’électricité et les routes resteront des promesses, leur détermination, elle, restera bien réelle.

Bangaly Bayo et Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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