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Spécialiste de la culture de bananes et des cultures de rente, l’Ivoiro-burkinabè Abel Zongo explique comment les agriculteurs guinéens peuvent tirer parti de la culture de bananes, encore peu développée à Lola malgré un sol propice à cette culture.
Pour ce technicien, l’un des meilleurs de la sous-région ouest-africaine, la réussite de la culture de la banane passe par une analyse approfondie du sol, le choix de la semence, l’utilisation des bonnes méthodes de culture et un entretien adéquat. « Il est essentiel de sélectionner correctement la terre et la semence pour réaliser une plantation de bananes. Un technicien doit effectuer une analyse du sol. Pour planter, il existe deux méthodes : la méthode directe et la méthode indirecte. La méthode directe, ou méthode simple, implique de retirer les rejets de bananier plantain et de les enfoncer directement dans le sol. Cette méthode est plus économique. La méthode indirecte, en revanche, consiste à créer une pépinière avant de transplanter les jeunes plants. Cette approche implique des coûts plus élevés et nécessite l’intervention d’un technicien spécialisé pour le greffage et l’entretien des jeunes plants. Sans cette expertise, il y a un risque élevé de perte de l’investissement », explique-t-il.
Poursuivant, Abel Zongo souligne que la culture de bananes nécessite un entretien particulier, notamment lorsque les sols ont été épuisés par les feux de brousse. « Les sols épuisés par les feux de brousse nécessitent un entretien et l’apport d’engrais pour maintenir leur fertilité », insiste-t-il.
Concernant les variétés de bananes, le technicien Zongo mentionne plusieurs types, dont le Fiha 21, qui produit au bout de 7 à 8 mois, et le Pita 3. Contrairement au Fiha 21, la variété locale met environ 9 mois pour produire. À la récolte, le régime du Fiha 21 pèse environ 22 kg, tandis que celui du Pita 3 pèse 18 kg. En comparaison, le régime de la variété locale pèse 7 kg. « La productivité potentielle du Fiha à l’hectare (1666 plants/ha) est de 21 tonnes. Celle du Pita 3 est de 14 tonnes et celle de la variété locale est de 7 tonnes », ajoute-t-il.
Selon le technicien, les planteurs de Lola sont souvent découragés par les problèmes d’entretien. Il recommande donc de commencer par une étude approfondie du sol et de faire appel aux techniciens pour le traitement des maladies éventuelles. En termes de maladies, il signale que les bananes peuvent être touchées par deux types : la Sigatoka jaune et la Sigatoka noire. « Toutes les zones de culture de bananes ont été touchées par la Sigatoka jaune, provoquée par le champignon Mycosphaerella musicola », précise-t-il. Il rassure les planteurs en leur rappelant de ne pas céder au découragement, en soulignant que « la terre ne trahit pas son homme » et que les techniciens sont là pour les soutenir afin que la Guinée puisse réaliser son potentiel agricole.