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La communication politique représente les moyens de valorisation des actions des professionnels de la politique. Les chercheurs anglo-saxons – en premier– ont attiré l’attention sur l’incidence de discours médiatique sur la formation du choix électoral et la contribution des médias aux processus de politisation. Selon Lazarsfeld, les médias ont des effets limités puisque chaque individu s’informe de manière sélective : le média renforce souvent des dispositions préalablement constituées. Lazarsfeld et l’Ecole de Columbia parle d’une communication « à deux étages » qui réintroduit les médiations sociales à partir desquelles le message médiatique prend sens et s’inscrit dans les interactions sociales ordinaires, puis sert de ressources argumentatives sur le biais du « je l’ai vu à la télévision ». Il s’agit donc de reconsidérer les effets : de l’influence des médias aux pratiques médiatiques.
La mise sur agenda (agenda setting) est un phénomène concurrentiel entre compétiteurs politiques et professionnels des médias : les priorités des principaux candidats sont souvent similaires à celles des médias dominants et moins avec celles des électeurs. En outre, l’information politique ne passe pas uniquement par les médias (par exemple, la sociabilité villageoise).
L’activité politique se déroule souvent sous contrainte médiatique : il y a des logiques d’instrumentalisation de l’opinion, des actes de communication élaborés au profit des professionnels de la politique à l’égard des journalistes et du public. Au XXe siècle, l’espace public change de forme avec le suffrage universel : l’opinion publique n’est plus l’attribut des élites intellectuelles et sociales, sa mesure devient un jeu politique. Certains, comme Pierre Bourdieu, émettent des critiques à l’égard des méthodes des sondages d’opinion. Les politiques recourent aux sondages pour confectionner leurs programmes électoraux et, ou, justifier leurs décisions politiques.
Les médias et politiques sont donc obligés de coopérer. Les analyses des relations entre les deux doivent donc s’éloigner des simplicités telles que des effets massifs et immédiats exercés sur des publics composites : en réalité, le public est de plus en plus averti et lucide sur les communications politiques et les effets des médias.
CAMARA Aboubacar
Doctorant en Philosophie des Sciences PolitiquesEconomiste & Data visualisation analyst