Les empreintes d’un colosse (Par Souleymane Thiâ’nguel BAH)

il y a 5 heures 20
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Toute célébration drapée de constations qui crèvent les yeux est dépouillée de toute crasse propagandiste ou démagogique. Et cela a un nom. Cela s’appelle « reconnaissance ».

L’EXORCISTE : On arrête de jouer maintenant. Vous avez fichu en l’air ce pays.

LE SORCIER : Nous avons pourtant un bilan.

L’EXORCISTE : Vous avez un bilan, oui. Je te l’accorde. Quand on a passé des années à gérer ce pays, on a forcément un bilan qui nous colle au derrière comme la queue d’un babouin.

LE SORCIER : Un peu de retenue dans ton langage quand même.

L’EXORCISTE : Tiens-toi à carreau au risque de te faire démonter ce qui te sert de mâchoire pour te la faire bouffer aussi vite que körö s’est fait désosser du palais. Maintenant parle…

LE SORCIER : En fait, au moment où on nous dégageait, le réseau routier comptait 45.301Km dont les 70% avec un niveau de dégradation plus ou moins prononcé, y compris les routes reliant les zones de production aux centres de consommation. Les travaux de tous les projets de Routes Nationales, dont Coyah-Mamou-Dabola (353,8km) et Coyah frontière Sierra Leone (75km) en cours de réalisation sur financement extérieur étaient soit au ralenti aussi, soit arrêté.

L’EXORCISTE : Quoi encore ? Quoi, hein? Aie le courage de le dire.

LE SORCIER : Pourquoi tu veux remuer le couteau dans la plaie?

L’EXORCISTE : Parce que le peuple a le droit de savoir.

LE SORCIER: Mais il le sait déjà.

L’EXORCISTE: Les détails. Il doit connaître les détails. Parce que quand vous baissiez son froc, au peuple, pour saillir en lui, ta bouche n’était pas si avare de paroles. Alors parle.

LE SORCIER : Les travaux étaient au ralenti, c’est vrai, pour Kankan-Mandiana. Les travaux de bitumage des voiries de sept (7) villes étaient à l’arrêt. Les Entreprises en charge des travaux de réhabilitation des Routes Préfectorales avaient déserté les chantiers, sans parler de la dégradation poussée des voiries de Conakry et de certaines routes interurbaines pour une insuffisance d’entretien.

L’EXORCISTE : Quel bilan !

LE SORCIER : Oui et vous, vous avez fait quoi déjà pour estimer que l’accompagnement de votre Général par le peuple se justifie ? Rien du tout. Que de la propagande. De la démagogie.

L’EXORCISTE : À ta place, je la ramènerais moins. Et sache, mon ami, que toute célébration drapée de constations qui crèvent les yeux est dépouillée de toute crasse propagandiste ou démagogique. Et cela a un nom. Cela s’appelle « reconnaissance ».

Et pour le Colosse, cela se passe de commentaire. Et c’est à ce propos que je jure de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Je lève la main droite et je dis : Je le jure.

Construction de plus de 800 Km sur le réseau des routes nationales à savoir : Coyah-Faramoriah-Frontière Sierra Léone, Coyah-Mamou-Dabola-Kouroussa, Guéckédou-Kondémbadou; l’achèvement de 05 grands ouvrages d’art et de franchissement sur les réseaux de routes nationales dont les Ponts sur le Milo à Kérouané (85 ml), sur la Soumba à Dubréka (75 ml), sur Sankarani à Mandiana (180 ml), le pont unique de Tanènè (100ml) ainsi que les échangeurs de Kagbélén et du KM36; construction en cours de 05 grands ouvrages de franchissement sur le réseau de voiries urbaines de Conakry à Kassonyah, Kakimbo, Kiroty, Démoudoula et Kissosso ; installation de 17 passerelles à Conakry ; construction/réhabilitation de plus de 290 Km de voies urbaines à Conakry et 18 villes à l’intérieur du pays ; réhabilitation de plus de 1 600 Km sur le réseau des routes préfectorales ; construction de 72 ouvrages de franchissement sur le réseau des routes préfectorales ; plus de 975 Km (route revêtue) – 2125 Km (route en terre) – 852 ml de ponts – opérations de curage.

LE SORCIER : Arrête de te la jouer, de tortiller des fesses.

L’EXORCISTE : Pourquoi je m’en empêcherais si elles sont bien rebondies à faire baver un castré ? La route Kankan-Mandiana.

LE SORCIER : Et bah quoi ?

L’EXORCISTE : Et bah en six ans, vous n’avez été foutu de faire 1 km. Et le Colosse, lui, en moins de trois ans, il a tapé 70 km, mana mana. Commune Urbaine de Kouroussa. Dix ans bouffant poussière et claudiquant dans des nids de poules. 30 km en une année. Il dégaine. Tac ! Tac ! Hop ! En un temps, trois mouvements. Pfff ! Il rengaine. C’est à la Lucky Luke, ça tire plus vite que son ombre.

LE SORCIER : On a…

L’EXORCISTE : Chut ! Chut ! J’ai pas fini. Tais-toi. Tais-toi. Fais le mort. Fais le sourd. Mets un bâillon à ton bec ! Parce que désormais on vous a à l’œil. Vous remuez le plus petit poils de la plus petite quéquette, on vous rappelle ce que vous auriez dû faire en soixante ans et que le Colosse a géré en trois ans, sous son parasol, allongé dans son transat, les pieds en éventail, béret rouge vissé sur la tête, lunettes de soleil au-dessus d’une barbe taillée proprette nickel, en sirotant son cocktail djindjan-bissap, tranquillou. Onze villes de bitumage urbain dont Dabola, Tougué, Kérouané, Gaoual, Yomou, Macenta, etc. Tu veux que je continue pour que tu claques d’un infarctus nommé humiliation ?

LE SORCIER : Pas la peine. Je sais que le financement de Boké-Québo est bouclé. Oui, Je sais. Je sais qu’il y a eu aussi le lancement des travaux de Labé-Mali-Kédougou. Pas la peine de me le jeter à la figure.

L’EXORCISTE : Je le fais quand même. Les faits, Rien que les faits. La route de toutes promesses avortées, de tous les sacrifices gaspillés, de tous les rêves épuisés. Alors ? Alors, hein ? Ça cause. Ça gesticule. Ça balbutie. Ça cafouille. Ça bafouille. Ça tourne de l’œil mais, ça n’a pas le choix. Ça avoue. Ça constate. Une évidence : Les empreintes d’un colosse, ce sont des racines millénaires qui coulent dans les nervures vitales et éternelles de nos ancêtres, incrustées dans le marbre de notre Histoire pour des siècles et des siècles. Maintenant, je veux entendre les mouches voler ! Que mes oreilles bouffent du foin ! Comme disent mes parents Soussous. Je reviens très prochainement pour titiller la rétine des aveugles. D’ici là, je veux un calme aussi frais que sous un canari d’eau dans une case de grand-mère, comme disent mes parents Peuls.

Souleymane Thiâ’nguel BAH

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