Labé : voici l’énorme bilan des accidents à motos en 2024

Le nombre d’accidents de la circulation impliquant des motos en général et des taxi motards en particulier continue de prendre des proportions inquiétantes dans la commune urbaine de Labé. Ces engins à deux roues qui assurent l’essentiel du transport urbain de la ville, sont impliqués dans la presque totalité des accidents de la circulation qui s’y produisent, selon un constat réalisé sur place par la rédaction locale de Guinéenews.

Avec l’un des plus grands parcs motos du pays, la commune urbaine de Labé compte un nombre important d’accidents surtout de taxis motos. L’année 2024 fut très marquée par ces nombreux cas, dont les statistiques ne sont pas exhaustives.

« Au cours de l’année 2024, l’hôpital régional de Labé a enregistré 546 accidentés qui sont arrivés au niveau de l’hôpital ; sachant qu’il y a beaucoup d’autres structures sanitaires en dehors de l’hôpital, par exemple les cliniques, qui reçoivent aussi les victimes d’accident. Parmi les 546 accidentés, il y a eu 199 cas avec pertes de connaissance, dont 14 fractures fermées et 85 fractures ouvertes. Donc, des accidents très graves.

Il y a eu aussi 347 cas d’accidents sans perte de connaissance » selon Foula Baillo Kanté, responsable des données statistiques au niveau de l’hôpital régional de Labé.

Au commissariat spécial de la sécurité routière, les causes de ces multiples accidents de la circulation ne font aucun mystère nous affirme, Alpha Camara, commissaire adjoint de la sécurité routière de Labé. « Il y a assez d’accidents dans la cité de Karamoko Alpha mo Labé. Une chose qu’on déplore beaucoup. Mais avec les conducteurs de taxi motos qui sont très agités, cette situation est à l’origine de l’insécurité routière que tout le monde regrette et désapprouve. Ils s’engagent dans la circulation n’importe comment. Donc, les causes de ces accidents c’est l’imprudence. A 80%, l’imprudence dans la circulation, les changements brusques de direction et le non-respect de la distance de sécurité. En un mot le non-respect du code de la route, parce qu’ils ne le maîtrisent pas, il faut le reconnaître. Quand ils ont une moto, ils se lancent dans la circulation sans maîtrise adéquate. Et c’est cela la cause principale des accidents à Labé » explique le commissaire.

A ces causes, le syndicat ajoute d’autres déficits auxquels pourrait se joindre le manque de panneaux de signalisation. « C’est un constat qui est réel. Une fois que la profession de taxi moto est devenue une activité courante ; une activité gérée par le syndicat, le regard est tourné vers ce secteur. Mais vous savez que depuis la création de ce secteur il est abandonné à lui-même. Je parle de l’État qui n’a jamais fait face à ce secteur pour voir comment le réorganiser parce que ce secteur mobilise beaucoup de jeunes. Et ces jeunes, au moins les 80%, n’ont pas reçu de formation. Et sans formation, sans panneaux de signalisation, souvent c’est des accidents avec d’importants dégâts humains et matériels. En plus, il y a l’état des routes et les raquettes policières. C’est tout cela qui favorise la multiplication des accidents » dénonce Mory Diakité, le secrétaire général USTG taxi moto Labé.

Comme piste de solution, la police routière propose : « si tu veux t’engager dans le secteur taxi moto, il faut suivre une formation. Tu peux aller dans une auto-école où on apprend aux motards à piloter un engin. Peut-être, quand tu passeras là-bas, tu seras encore plus renseigné sur le code de la route pour éviter les accidents dans la circulation. Il ne s’agit pas d’avoir le prix d’une moto pour s’engager dans ce secteur. Il faut bien comprendre le métier et aller vers ceux qui connaissent un peu pour apprendre, avant de commencer. En 2024, notre service a enregistré 158 cas d’accidents, » ajoute commissaire Alpha Camara.

Et pour ne rien arranger, c’est la non limitation de vitesse qui complète la liste des facteurs accidentogènes dans la ville de Labé.