Kankan : les occupants le long de la route Kankan-Dalabani à nouveau victimes de déguerpissements et perdent leurs habitations entières

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Depuis près de deux mois, des opérations de déguerpissement se multiplient à Kankan, visant les occupants des domaines de l’État et des emprises publiques. Le quartier Missira, situé au cœur de la ville, est de nouveau au centre de ces opérations. Des dizaines de familles, installées depuis plusieurs années, ont vu leurs habitations et commerces détruits, dans le but de libérer les abords de la route et restructurer l’espace urbain.

Victimes d’un premier marquage dans le cadre des travaux de la route nationale Kankan-Dalabani, plusieurs citoyens installés le long de cet axe perdent aujourd’hui le reste de leurs concessions. Ils ont reçu un ultimatum de 72 heures pour libérer les lieux, sous peine de voir leurs habitations démolies.

Mamadi Keita, l’un des sinistrés, a déjà perdu une partie de sa maison lors de la première phase de démolition. Aujourd’hui, il se retrouve complètement sans abri après le deuxième passage des autorités.

« Nous sommes dans une tristesse totale. Ils sont venus nous dire dans un premier temps qu’une partie de nos concessions se trouvait sur la route, qu’il fallait enlever, et nous avons accepté. Ils ont mis la croix en disant qu’ils allaient démolir cette partie, ce qui fut fait. Ensuite, ils nous ont dit qu’un délai de 72 heures était donné aux riverains qui avaient repris la construction au bord de la route, et qu’après ce délai, ils procéderaient au déguerpissement. En ce qui concerne notre maison, ils avaient dit qu’elle ne faisait pas partie de la zone concernée. Soudainement, ce matin, alors que nous étions chez nous, ils sont venus nous surprendre en disant de faire sortir tout ce qu’on avait dans la maison, qu’ils allaient procéder à sa démolition. »

Kèdjou Kouyaté déplore, elle aussi, la méthode utilisée par les autorités.

« Nous avons tous nos objets déposés au bord de la route. Ce matin, alors que nous étions chez nous, nous avons vu des militaires et certains responsables débarquer sans avertissement, nous disant de quitter immédiatement la maison car ils allaient procéder au déguerpissement des habitations se trouvant le long de la route nationale. Ils nous ont sommés de sortir les objets sur-le-champ, sinon, si la machine arrive et trouve que ce n’est pas fait, elle va tout démolir, y compris nos effets personnels. Concernant l’indemnisation, ils ne m’ont donné que le montant correspondant à mes trois boutiques, parce que la maison ne faisait pas partie de la première opération. Mais aujourd’hui, ils exigent qu’on libère toute la maison et annoncent qu’ils vont la démolir sans me payer la valeur totale. Nous sommes sans abri aujourd’hui, je n’ai aucun moyen de faire face à cette situation. Absolument rien. Nos affaires sont entassées sur la route. »

Des bagages exposés au bord de la route, les victimes sans abri et inquiètes au milieu de leurs bagages, c’est l’image du long de la route Kankan-Dalabani depuis cet après-midi.

Si certains affirment que les occupants ont été indemnisés, les victimes, elles, soutiennent n’avoir reçu que la valeur des parties démolies lors de la première opération.

Pathé Sangaré, correspondant à Kankan

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