Justice/Kankan : un an de prison avec sursis pour le directeur de l’hôpital de Kouroussa, la défense salue une “victoire du droit”

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La Cour d’Appel de Kankan a rendu, ce mardi 2 décembre 2025, son verdict dans l’affaire de détournement de deniers publics impliquant le directeur de l’hôpital préfectoral de Kouroussa, Dr Demba Mara, ainsi que trois autres cadres.

Après plusieurs mois de procédure, la juridiction a prononcé des peines assorties de sursis et des amendes, tout en reconnaissant la responsabilité pénale des prévenus.

Dr Demba Mara et son coaccusé, Moussa Cissoko ont été condamnés à un an de prison avec sursis et au paiement d’une amende de 10 millions de francs guinéens chacun. Les deux autres cadres, Yaya Dioubaté et Souleymane Bah, écopent de six mois de prison avec sursis et de 5 millions de francs guinéens d’amende.

Selon le verdict, les éléments de preuve étaient suffisants pour établir leur culpabilité pour détournement de deniers publics, complicité et recel, mais la Cour a tenu compte des circonstances particulières ayant entouré la commission des faits.

À la sortie de l’audience, Me Mamadi Doumbouya, avocat au Barreau de Guinée et conseil des prévenus, s’est félicité de la décision, qu’il qualifie d’équilibrée et conforme aux principes du droit.

« Nous avons accueilli cette décision avec joie, parce qu’il faut reconnaître l’évidence. C’était la ligne de défense que nous avions adoptée. Si vous aviez assisté à nos plaidoiries, vous comprendriez que la Cour nous a suivis in extenso dans sa prise de décision. Nous estimons que le droit a été dit », a déclaré Me Doumbouya.

L’avocat a salué une décision qui, selon lui, allie rigueur juridique et prise en compte des circonstances atténuantes. Il estime que la justice a envoyé un message clair : la sanction pénale peut s’exprimer autrement que par la détention ferme.

« La justice a donné un signal fort : la répression des infractions pénales ne passe pas uniquement par l’emprisonnement. Le législateur a prévu des peines qui tiennent compte des circonstances, des facteurs atténuants et de la personnalité du prévenu, conformément aux articles 25 et 92 du Code pénal », a-t-il ajouté.

Me Doumbouya a également rappelé que l’affaire avait été portée devant la Cour d’appel à la suite d’un double appel, celui du ministère public et celui de la défense, conformément aux articles 497 et 578 du Code de procédure pénale.

« Le ministère public estimait que la condamnation initiale à trois ans de prison par la juridiction de première instance manquait d’éléments liés à la responsabilité réelle des prévenus. La Cour d’appel a réexaminé l’ensemble du dossier et a retenu les faits, mais en tenant compte du statut des prévenus et de leur contribution au service public », a-t-il expliqué.

La Cour a finalement accordé aux accusés des circonstances atténuantes, en application de l’article 117 du Code pénal, considérant qu’il n’y avait pas eu intention manifeste de nuire et que les prévenus avaient longuement servi l’État.

Avec cette décision, la Cour d’appel de Kankan clôt un dossier qui avait suscité de vives réactions dans le milieu hospitalier de Kouroussa, marquant à la fois la reconnaissance de la faute et l’application mesurée du droit.

Karifa

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