Immersion gouvernementale : une illusion de transparence ou un signe de dysfonctionnement ? [Par Alpha Fria Barry]

il y a 3 heures 25
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Les récentes déclarations du Chef du Gouvernement, Monsieur Bah Amadou Oury, sur la mise en place de l’immersion gouvernementale ne manquent pas de soulever de vives interrogations quant à la gestion actuelle de notre administration publique. Si le discours de Monsieur Oury veut apparaître comme un gage de proximité et de transparence, il ne fait qu’exacerber les doutes concernant l’efficacité de l’État et la capacité de ses institutions à fonctionner de manière autonome et structurée.

L’idée selon laquelle le Chef du Gouvernement et ses collaborateurs doivent se rendre sur le terrain pour observer directement la réalité des situations en dit long sur la manière dont l’État envisage la gestion des affaires publiques. À l’heure où l’administration publique se digitalise à un rythme soutenu, avec des outils numériques capables de collecter et d’analyser des données en temps réel, la nécessité de déplacements physiques semble non seulement obsolète, mais aussi un aveu de faiblesse dans l’architecture institutionnelle du pays.

En effet, si le gouvernement se voit dans l’obligation de se déplacer pour vérifier la situation sur le terrain, cela signifie qu’il existe des lacunes profondes dans les mécanismes de contrôle, de suivi et de gouvernance qui devraient, théoriquement, fonctionner de manière indépendante et fluide. La question se pose : pourquoi, avec les moyens numériques à notre disposition, l’État ne parvient-il pas à obtenir des informations précises et fiables sans recourir à ces déplacements coûteux et chronophages ?

Ces déplacements, bien qu’ils puissent être perçus comme une volonté d’être au plus près des réalités, risquent de donner l’impression d’une gestion approximative, où la prise de décision dépend trop de l’intervention physique d’une poignée d’individus, plutôt que de systèmes de gouvernance efficaces, transparents et responsables.

La vraie question qui se pose est celle de la capacité de notre administration à s’adapter aux exigences du monde moderne. L’ère numérique offre des solutions qui devraient rendre les gouvernements plus agiles, plus réactifs et surtout plus responsables. Mais si, en 2025, l’État ne parvient pas à intégrer ces outils dans ses mécanismes de gestion, cela pose la question de son efficacité à long terme.

Le temps, bien sûr, sera le meilleur juge. Les mois à venir permettront de voir si cette « immersion » se traduit par un véritable changement dans la gestion des affaires publiques, ou si elle ne reste qu’une simple illusion de proximité pour cacher des défaillances plus profondes. Ce que nous attendons de notre gouvernement, c’est qu’il fasse preuve de pragmatisme, d’innovation et de responsabilité. Nous devons sortir de ce cercle vicieux où les démarches de transparence et d’efficacité sont constamment remises en question par une gouvernance désorganisée et déconnectée de la réalité du terrain.

Il est temps de passer à l’action et de donner au peuple guinéen des réponses concrètes, basées sur la modernisation et l’optimisation des outils de gestion, et non sur des solutions d’un autre âge. Il en va de notre avenir et de celui des générations à venir.

Alpha Fria Barry, Membre fondateur du FNDC et Coordinateur du Parlement Citoyen Amérique du Nord

 

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