Immersion gouvernementale : l’ANAD dénonce une ‘’manœuvre électorale déguisée »

Le mardi 4 février 2025, le gouvernement guinéen a lancé une nouvelle immersion à l’intérieur du pays, une initiative qui s’étendra sur un mois.

Selon les autorités, cette démarche vise à rapprocher l’administration centrale des réalités locales et à s’enquérir des préoccupations des populations.

Toutefois, cette initiative est loin de faire l’unanimité au sein de la classe politique guinéenne.

Dans un communiqué largement diffusé, l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) exige que les articles 46, 55 et 65 de la Charte de la transition, qui interdisent la candidature des responsables de la transition, figure clairement dans l’avant-projet de la nouvelle Constitution qui sera soumis à référendum.

« Les autorités de la transition s’adonnent une fois de plus à une opération de communication dispendieuse, pompeusement baptisée « immersion gouvernementale ». »

L’ANAD rappelle qu’en trois ans de gestion jugée chaotique, il s’agit, déjà, de la deuxième initiative de ce type, sans compter les nombreuses missions infructueuses du Conseil national de la transition (CNT).

« Après trois ans de promesses non tenues, la situation ne fait qu’empirer. Le peuple guinéen n’a que faire de ce tourisme politique déguisé en mission gouvernementale. Il n’attend pas des visites spectaculaires, mais des actes concrets, des solutions réelles, des décisions courageuses. »

L’alliance politique va plus loin en dénonçant une manœuvre destinée à préparer la candidature du Général Mamadi Doumbouya à la future élection présidentielle, en violation des dispositions de la Charte de la transition.

« Derrière cette opération de communication se cache une ambition personnelle : prolonger un pouvoir qui a déjà montré ses limites. Nous ne sommes pas dupes. Il s’agit d’un stratagème politicien destiné à manipuler l’opinion et à légitimer l’inacceptable. »

Ce communiqué vient raviver le débat sur la gestion de la transition et les intentions réelles du pouvoir en place, alors que le pays s’apprête à franchir une nouvelle étape politique décisive.