Ibrahima Sory Diabaté évoque le balafon et la construction d’une école de musique traditionnelle

“Détenu par la grande famille Kouyaté de Gnagassola, le balafon est un instrument de musique traditionnel sacré. Bala Faseke Kouyaté fut le premier à jouer du balafon après la bataille de Kirina, suite à la victoire de Soundiata Keita sur Soumaoro Kanté, pour chanter les louanges du nouveau roi de l’empire du Mali. Il transmettra son savoir à toute la lignée des Kouyaté.”

Utilisé à de très rares occasions en Haute Guinée (uniquement lors de grandes cérémonies), Sory Diabaté affirme qu’aujourd’hui, “le balafon est beaucoup plus utilisé par la communauté Soussou lors des cérémonies telles que les mariages, les danses traditionnelles, tandis que les Malinkés l’utilisent lors de la grande Mamaya et des grandes fêtes.”

Pour cet enseignant de musique traditionnelle à l’étranger, cet instrument de musique n’est pas suffisamment mis en valeur par la nouvelle génération. “Actuellement, si ce n’est pas dans les balafons, on entend très peu le son du balafon. Il perd peu à peu sa place dans la culture guinéenne. En revanche, en Europe, aux États-Unis, on lui accorde de la valeur. Pendant mes différentes tournées, j’en ai vu. Les artistes utilisent beaucoup le clavier (instrument moderne) et le son du balafon se fait rare dans notre musique.”

Malgré la domination des nouvelles technologies, le balafon reste un instrument incontournable. Pour preuve, Sory Diabaté en vit aujourd’hui. “En Occident, il est joué en direct lors des grands événements. Aux États-Unis, ils apprennent les traditions. C’est seulement chez nous que cet instrument est moins mis en valeur.”

“C’est un instrument très important dans la société africaine. Moi, je vis de cela aujourd’hui. J’encourage les jeunes à apprendre à jouer du balafon qui commence à disparaître de nos jours.”

Grâce à ses différentes tournées, Sory Diabaté a réussi à établir un partenariat avec une université américaine pour la construction et l’équipement d’une nouvelle école de musique traditionnelle à Kagbélin, dans la commune de Dubréka.

Les futurs élèves de cette école seront initiés à l’apprentissage du djembé, du balafon, du doundoun, du bolon, etc.