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Ce 31 janvier 2025, lors de la cérémonie de présentation des vœux de nouvel an au ministre de la Justice, Elhadj Alpha Saliou Barry, Secrétaire Exécutif du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), a dressé un état des lieux sans concession du système judiciaire guinéen et proposé des solutions pour sa réforme.
Dans son discours de circonstance, le Secrétaire Exécutif a souligné l’importance de l’engagement des magistrats et des acteurs judiciaires pour restaurer la confiance des citoyens en la justice. Selon lui, en tant que garant de la justice, il est essentiel d’avoir le courage d’identifier les faiblesses et d’y remédier avec fermeté et responsabilité.
À cet égard, le Secrétaire Exécutif a mis en lumière plusieurs défaillances dans le fonctionnement des juridictions, pointant notamment un manque d’accueil et de considération des plaideurs, des retards injustifiés dans la rédaction des décisions et arrêtés judiciaires — privant ainsi les citoyens de leur droit à une justice rapide et efficace —, la persistance d’une insuffisance professionnelle à plusieurs niveaux ainsi que la faiblesse de l’accès à la justice.
« Nos services judiciaires, notamment nos juridictions, doivent être des temples de justice et non des lieux de découragement. Ces constats doivent nous interpeller tous, car nous sommes responsables, individuellement et collectivement. Chaque magistrat, chaque membre du parquet, chaque officier public ou ministériel doit prendre conscience de l’importance de sa mission », a-t-il insisté.
Face à ces constats, l’une des solutions les plus urgentes, selon le Secrétaire Exécutif, est le renforcement de la formation des magistrats et des auxiliaires de justice sur les questions d’éthique, de déontologie et d’accueil des justiciables.
Le Secrétaire Exécutif a également insisté sur l’importance de la rigueur dans l’application des sanctions. Selon lui, tout manquement aux règles d’éthique et de déontologie doit être sanctionné avec la plus grande fermeté, et le CSM ne tolérera plus aucun comportement compromettant l’image de la magistrature.
La modernisation des greffes a également été évoquée comme une priorité. « Une justice lente est une justice défaillante », a-t-il martelé, soulignant que l’introduction d’outils numériques performants pourrait réduire les délais de rédaction et de délivrance des décisions judiciaires.
Le Secrétaire Exécutif du CSM a, in fine, exhorté les magistrats à un engagement moral et professionnel renforcé, soulignant que « chaque faute commise par un magistrat est une trahison envers la justice ». Il a appelé à un sursaut collectif pour redonner à la justice guinéenne sa dignité et sa crédibilité. Car, dit-il, « le redressement de notre justice n’est pas une option, c’est une obligation. »