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Les restrictions de l’accès aux réseaux sociaux et à certains médias préoccupent à plus d’un titre les ambassadeurs et autres missions diplomatiques accrédités en Guinée.
Dans la soirée de ce mercredi 10 janvier 2024, soit près de deux mois depuis le début de ces restrictions, ces ambassadeurs ont échangé avec le ministre des affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté sur cette question.
Pour ceux-ci, il était intéressant que toutes les missions diplomatiques et consulaires viennent « partager ces soucis avec le ministre » et également voir dans quelle mesure, les deux parties peuvent « trouver des solutions idoines » qui permettront de lever ces restrictions pour pouvoir contribuer à l’épanouissement de la Guinée.
Les restrictions d’accès aux réseaux sociaux et aux médias affectent le fonctionnement des ambassades et représentations diplomatiques et consulaires accrédités en Guinée.
Au cours de leur rencontre avec le ministre Morissanda, le représentant d’Emmanuel Maccron en Guinée, l’ambassadeur Marc Fonbaustier a précisé que ces restrictions ne lui permettent plus, d’atteindre 100% de ses capacités.
« Le fonctionnement des missions diplomatiques est quelque chose d’important pour la Guinée mais aussi pour nous. Il se trouve que les mesures qui semblent avoir été prises depuis fin novembre, portent une réelle atteinte au fonctionnement régulier de nos missions. En ce qui concerne mon travail d’ambassadeur de France, je vois trois atteintes liées à cette situation qui me posent des difficultés. C’est que je ne peux plus travailler depuis ma résidence avec mes moyens de communication dédiées avec le ministère. La deuxième, c’est que quand je suis dans mon véhicule de fonction, l’instrument qui m’a été donné par mon gouvernement, ne peut plus être opérant. La troisième préoccupation, qui me semble plus pertinente, concerne les visas. Je travaille actuellement avec deux tunnels VPN dont l’un n’est pas opérant, ce qui fait je suis à 50% de ma capacité de délivrance des visas. Je pense que c’est quelque chose qui parle à tout le monde et je suis persuadé que je ne suis pas la seule mission diplomatique dont la mission consulaire est en ce moment affectée et impactée par les mesures d’ordre général. Ma deuxième remarque, c’est qu’en tant qu’ami de la Guinée, je ne pense pas qu’il soit facile aujourd’hui, pour nous ambassades, de convaincre des opérateur économiques, de venir investir en Guinée quand ils ne sont pas certains de pouvoir communiquer, informer et échanger normalement. Autrement dit, l’image du pays est actuellement affectée négativement et gravement. Troisièmement : se superpose à ces autres problèmes, la crise du carburant. On peut considérer que c’est un élément exogène. Cela peut affecter nos missions dans la mesure où, à date, il n’y a pas eu de traitement spécifique réservé au corps diplomatique, aux missions diplomatiques et consulaires, pour accéder au carburant. Je pense, Monsieur le ministre, que nous allons trouver des solutions pratiques, si cette situation de crise de carburant devait durer longtemps. Il faudrait, peut-être réfléchir à une solution amiable qui permette de restaurer le fonctionnement normal des ambassades et missions consulaires. Mais, nous pensons d’abord à la population de la Guinée qui souffre en ce moment et à tous les efforts que vous avez faits », a-t-il dit.
L’autre question évoquée lors de cette rencontre, c’est le brouillage systématique des médias. Prenant la parole, Mme Jolita Pons, représentante de l’union européenne en Guinée dit se demander si ces restrictions ne sont pas contre-productives en cette période de transition.
« Pour nous, les restrictions imposées à un certain groupe de médias, pose, au-delà du problème de communication, celui des libertés d’expression. C’est un problème très sérieux. À part la liberté des citoyens, c’est un problème de réputation pour la Guinée. On se pose beaucoup de questions notamment dans quelle mesure ces restrictions sont justifiées, proportionnées, nécessaires. En tant que pays amis de la Guinée, on se demande si ces restrictions ne sont pas contre-productives. On souhaite que cette dernière année de la transition se passe dans le climat le plus paisible possible », a-t-elle souligné.
Cet échange qui se veut d’ordre amical, vise surtout à comprendre les situations soulevées et à trouver une solution pour permettre aux missions diplomatiques de travailler et atteindre leur pleine capacité.
MohamedNana Bangoura