Guinée : Entre silence sur les crimes et répression politique, Faya Millimouno s’insurge

il y a 2 heures 17
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Au Bloc Libéral, les crimes de sang perpétrés à N’Zérékoré ne sont pas oubliés. Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 6 février 2025 au siège du parti à Conakry, Dr Faya Millimouno s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité sociopolitique et judiciaire. Il a notamment adressé des recommandations au Gouvernement actuellement en immersion à l’intérieur du pays.

Selon l’homme politique, le retard dans la publication des rapports sur les crimes de sang commis à N’Zérékoré représente une menace pour la quiétude sociale en Guinée.

« En voyant le Premier ministre et son gouvernement se rendre à l’intérieur du pays, j’ai quelques recommandations à leur faire. La première est de rendre publics les rapports d’enquête qui nous avaient été promis. Après le départ de M. Alpha Condé, on nous avait annoncé la mise en place d’une commission d’enquête chargée d’investiguer sur tous les crimes de sang commis durant ses 11 années au pouvoir. Nous n’avons pas oublié, et nous attendons toujours ce rapport. Jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucune information à ce sujet.

À N’Zérékoré, un drame s’est produit le 1er décembre. Or, lorsqu’on compare les chiffres avancés par les autorités officielles à ceux des organisations de la société civile et des défenseurs des droits de l’homme, on constate un écart considérable. Depuis quelques jours, nous avons vu, à travers les médias, des images du dépôt officiel du rapport d’enquête sur ces événements. Le peuple de Guinée a le droit de savoir la vérité », a-t-il déclaré.

Le leader politique a également insisté sur la nécessité de la transparence dans ces enquêtes : « La bonne gouvernance passe aussi par la transparence. Les Guinéens ont besoin de connaître les conclusions de l’enquête sur le drame de N’Zérékoré. Que s’est-il réellement passé ? Combien de personnes ont été tuées ? Combien ont été blessées ? Qui sont les responsables ? Quelles sont les recommandations du rapport ? Ces informations doivent être rendues publiques immédiatement. Puisque le gouvernement est actuellement à N’Zérékoré, il doit s’adresser aux premiers concernés. Ce qui menace aujourd’hui l’unité nationale et la paix, c’est l’injustice et le deux poids, deux mesures dans notre pays. »

Les activités du Bloc Libéral entravées à l’intérieur du pays

Selon le président du Bloc Libéral, ses activités ont été entravées par les autorités administratives, qui auraient bloqué sa tournée en raison de l’immersion gouvernementale. Une situation qu’il dénonce fermement. « Je tiens à préciser qu’après avoir écouté l’allocution du président Mamadi Doumbouya le 31 décembre 2024, dans laquelle il annonçait la reprise des activités politiques dès janvier, le Bloc Libéral a planifié une tournée à l’intérieur du pays. Nous devions commencer par N’Zérékoré, où nous souhaitions présenter nos condoléances aux familles des victimes du drame du 1er décembre. Ensuite, nous avions prévu de célébrer les 12 ans du parti à Lola, après une formation destinée à l’ensemble de nos responsables régionaux. Nous avions également programmé des meetings publics à Yomou, Lola, Beyla, Macenta, Guéckédou, Kissidougou et Faranah. Par respect pour la mémoire des disparus du 1er décembre 2024, nous avions volontairement décidé de ne pas organiser de meeting public à N’Zérékoré.

 Avant de prendre la route, nous avons pris soin d’informer toutes les autorités compétentes. J’ai personnellement signé une lettre adressée au ministre de l’Administration du territoire, qui n’a jamais reçu de réponse écrite. Nous avons simplement eu un échange verbal avec le directeur en charge des questions électorales et politiques, qui nous a conseillés d’attendre la fin du processus d’évaluation.

 À l’intérieur du pays, les préfets, gouverneurs et sous-préfets nous ont opposé des refus catégoriques pour toute manifestation politique dans leurs juridictions. Face à cette situation, nous avons décidé de reporter notre tournée. Mais nous avons également constaté que l’immersion gouvernementale avait été précipitamment lancée, ce qui nous laisse supposer qu’elle visait à empêcher nos activités politiques », a-t-il déploré.

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