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L’année qui s’en va n’a pas laissé des bons souvenirs chez les Guinéens. Elle a été particulièrement horrible. Elle compte plutôt des faits qui vont longtemps hanter leurs esprits.
On peut noter, en gras, l’attaque de la maison centrale de Conakry par un commando lourdement armé, pour en extraire des prisonniers d’un autre acabit, très redoutables. Tous des militaires. Tous d’anciens officiers supérieurs de l’armée. Tous également d’anciens responsables à un niveau très élevé de la gestion de l’Etat.
On y retrouve, d’ailleurs, un ancien Président de la République, en l’occurrence le capitaine Dadis Camara.
Dans cette opération, des Guinéens en sont décédés. Des civils et militaires. Des innocents, certes. Très regrettable !
L’opération digne d’une fiction, mais pourtant réelle, a été un fort révélateur des failles dans la sécurité au sommet de l’Etat, du moins des failles dans la coordination de la sécurité avec les nombreux services dédiés à cela.
Pas besoin de revenir sur le film de l’opération pour ne pas s’attirer des foudres. Cependant, on peut bien remarquer des écarts et des scories qu’il y a eus dans la gestion de cette action répréhensible et condamnable sous tous les cieux.
Certains dans l’équipe ont mis à découvert leur addiction à la vengeance et au règlement des comptes, enfouis en eux. On en a profité pour sanctionner des médias, au nom de la sécurité nationale. Personne ne pouvait l’imaginer, car c’est difficile d’admettre que c’est possible, quels que soient les reproches, d’aller aussi loin, et de ne pas s’en faire des mourons.
Depuis bientôt un mois, on a fait boucler aux grands médias du pays. La HAC a trouvé des prétextes, très loin d’être convaincants. Elle n’en avait d’ailleurs pas besoin.
Elle s’en moque que sa décision soulève ou pas des inquiétudes ou suscite de l’indignation.
L’institution à jamais sera indexée pour avoir cautionné l’extinction des médias, et la perte des emplois qui va avec. Quelle annus horribilis pour les médias !
Pour compléter la liste des horreurs, il y a l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures de Conakry.
Les conséquences sont immenses, au-delà des alertes à relent insidieux et des prédictions cauchemardesques faites notamment par des autorités émotives.
De nombreux Guinéens y ont perdu la vie. Il y a eu aussi des dégâts matériels considérables. L’économie nationale jusque-là résiliente, avec un tableau macroéconomique qui défie des prédictions malheureuses, devrait en prendre un coup sérieux. L’administration s’est arrêtée.
Elle a des difficultés à redémarrer, à cause aussi d’une conjonction de faits brodés à l’actualité de l’incendie.
Pour la nouvelle année, le pays doit se réinventer. Le chef de l’Etat doit en avoir conscience, lui, d’ordinaire serein pour avoir, de toute apparence, le contrôle de la situation, qui vient d’être confronté à sa première véritable crise.
Tout le monde désormais est sous les bottes du tombeur d’Alpha Condé, déterminé à en découdre avec tous ses contradicteurs.
On espère que son côté imprévisible et non complaisant dans maintes situations, notamment contre les présumés voleurs de son administration, va sonner la mutation. Pour amorcer un nouveau cap et faire face aux défis rappelés dans son discours de fin d’année. On attend !
Mognouma