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Les bénévoles impliqués dans la chaîne de solidarité autour des sinistrés de l’incendie du dépôt d’hydrocarbures de Conakry ne sont pas satisfaits de l’attitude des autorités. Perçus dans l’opinion comme les véritables moteurs de la machine ayant généré de nombreuses aides, ils ne sont pas satisfaits du traitement qui leur est réservé par la cellule de crise en charge de la délocalisation des sites abritant les denrées.
La cellule de crise, conjointement pilotée par le gouvernorat de la ville de Conakry, la direction générale de l’Agence Nationale de Gestion des Urgences et Catastrophes Humanitaires (ANGUCH), et celle de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS), a manqué de tact dans sa collaboration avec les bénévoles.
Un représentant de la société civile, faisant partie des bénévoles, se plaint lors d’un entretien téléphonique avec Guineenews. « Ils ont évacué les gens de manière obligatoire. Parce que des structures d’État vont reprendre la situation en main. Ceux qui ont voulu protester ont été brusqués. C’est ce que mes représentants sur le terrain m’ont rapporté », a confié notre interlocuteur qui a décidé, en conséquence, de temporiser l’acheminement des dons se trouvant à leur niveau. Le temps de mieux comprendre la situation.
« La meilleure approche aurait été d’expliquer aux gens et de les informer de la délocalisation du site. Cela aurait pu aider… Car, si les gens sont informés, ils savent vers où se tourner. J’ai appelé une société qui acheminait 500 packs de jus », a-t-il indiqué, l’air déçu.
Un directeur proche des jeunes sur le terrain, interrogé sur le sujet, semble mal à l’aise et tente même de nier les accusations en off. « Je ne confirme pas qu’ils ont été évacués manu militari du dispositif », répond-il avant d’orienter la conversation vers les raisons justifiant la décision gouvernementale de délocaliser le site au stade du 28 septembre.
Cependant, le témoignage d’une jeune femme bénévole brusquée ne vient pas étayer la position du membre de la cellule de crise. « Notre interlocuteur est le conseiller du ministre Mory. Il est avec nous depuis trois jours. C’est à lui de rendre compte de ce qui se passe », déclare-t-elle.
Concernant les conditions dans lesquelles les bénévoles ont été exclus de l’esplanade de la Mosquée Fayçal ce matin, en présence du même responsable interrogé, elle affirme : « on nous a dit d’arrêter tout et de dégager d’ici ». Ces propos sont attribués à un colonel dont elle ne mentionne pas le nom.
Dans la foulée, un autre bénévole se plaint à son tour. « Vous nous avez chassés », l’accuse-t-il, s’adressant toujours au même responsable. Ce dernier se défend en ces termes : « j’ai pris votre défense. J’ai expliqué que vous avez pris l’initiative seuls et que personne parmi vous n’a été payé ».
Cette discussion confirme que les bénévoles ont toutes les raisons de se sentir frustrés après 48 heures d’actions citoyennes en faveur des sinistrés de Kaloum.