Fermeture de GAC à Boké : l’inspection régionale des Mines passe à l’inventaire

Sur instruction des autorités centrales, l’inspecteur régional des Mines et de la Géologie de Boké, Ismaël Wattara, a entamé vendredi dernier une tournée d’inspection sur les sites de la société Guinée Alumina Corporation (GAC), dont les activités ont été officiellement suspendues par l’État guinéen.

Cette mission, jugée cruciale pour la suite du processus de retrait de la multinationale du territoire guinéen, vise à inventorier l’ensemble des équipements et installations présents sur les sites de Kamsar et Tinguilinta, suite à la résiliation de la convention minière liant la société à l’État.

Les autorités entendent ainsi s’assurer de l’arrêt effectif des activités et de la sécurisation des biens matériels sur les deux sites stratégiques. « Il est essentiel que tout soit recensé, conservé et protégé. Aucun équipement ne doit être déplacé ou endommagé », a insisté M. Wattara, appelant à la responsabilité de ses compatriotes présents sur les lieux.

Un déploiement sécuritaire renforcé

Sur le terrain, un dispositif de sécurité renforcé a été mis en place. Les deux sites sont placés sous haute surveillance, confiés à une équipe mixte de sécurité nationale. À Kamsar, aucune barge n’est en mouvement au niveau du port minéralier, signe visible de la cessation d’activités.

Le responsable des relations gouvernementales de GAC, Moustapha Camara, a déclaré que la société reste « entièrement disponible » pour coopérer avec les autorités guinéennes dans ce processus.

Un inventaire minutieux en cours

La visite guidée des installations a permis de dresser une première liste exhaustive des équipements :

• 16 pick-up, un mini-car, 5 véhicules Kawasaki
• 2 groupes électrogènes de relais, 10 générateurs de 2 MVA (dont un incendié)
• 5 locomotives (dont 2 à Tinguilinta), 632 wagons, 3 wagons plats, 1 wagon ballast, 6 wagons-citernes
• Un autorail, un wagon compresseur, deux tracks mobiles, deux bateaux ancrés en haute mer
• Deux cuves de carburant de 3 millions de litres chacune
• Un incinérateur de déchets, un analyseur d’humidité, six ponts bascules
• Des infrastructures techniques : sous-stations énergétiques, culbuteurs de wagons, ateliers de maintenance
• Un stock de plus d’1,1 million de tonnes de bauxite

À cela s’ajoutent les bâtiments administratifs, informatisés, ainsi qu’une mosquée sur le site.

Un climat morose à Tinguilinta

À la mine de Tinguilinta, l’ambiance est lourde. Les activités sont totalement à l’arrêt, et les engins immobilisés. Les visages des quelques employés encore présents laissent transparaître stress et incertitude.

La délégation conduite par M. Wattara, accompagnée du conseiller militaire de GAC et du responsable des relations gouvernementales, poursuit son évaluation des actifs.

Le gouvernement guinéen souhaite garantir une transition ordonnée et transparente dans ce dossier qui constitue un tournant pour le secteur minier national.
Source : AGP

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