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Il était impensable que la CEDEAO puisse “féliciter” les autorités de la transition guinéenne, mais c’est ce qu’elle a fait lors de sa 65e session ordinaire tenue à Abuja, au Nigeria, le 7 juillet 2024.
Pour rappel, la Guinée et la CEDEAO avaient élaboré, en octobre 2022, un chronogramme consolidé de la transition sur 24 mois, débutant le 1er janvier 2023 et se terminant le 31 décembre 2024. Ce chronogramme couvre dix points clés, dont le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) et le recensement administratif à vocation d’état civil, nécessaire pour établir le fichier électoral.
Il est évident que ce délai ne sera pas respecté, avec seulement un peu plus de cinq mois restants. Les autorités de la transition guinéenne et la CEDEAO, garantes de cet accord, en portent la responsabilité.
Malgré cela, la CEDEAO a félicité la junte guinéenne pour des “progrès relatifs”, pour la planification d’un référendum constitutionnel en 2024.
Ces félicitations constituent un quitus pour le général Mamadi Doumbouya de prolonger la transition. C’est une trahison envers les Guinéens qui attendaient de la CEDEAO une exigence ferme sur le respect du chronogramme de la transition. Pour des raisons géopolitiques cyniques, Bola Tinubu et ses collègues ont préféré livrer les Guinéens à une junte autoritaire qui confisque les droits fondamentaux, interdit les manifestations, ferme les médias et réprime les voix dissidentes.
Il est surprenant que la CEDEAO n’ait pas tiré les leçons des situations au Mali, au Burkina Faso et au Niger, où les populations se sont également senties trahies par cette institution sous-régionale. Les dirigeants de la CEDEAO semblent sourds aux revendications des peuples de la sous-région, notamment les Guinéens qui demandent simplement le retour à l’ordre constitutionnel.
Après le coup d’État du 5 septembre 2021, la première délégation de la CEDEAO à Conakry avait été huée en raison de son laxisme face au troisième mandat d’Alpha Condé. La CEDEAO ne devrait pas répéter cette erreur en tolérant une junte qui confisque le pouvoir et réprime les manifestants, causant au moins 47 morts selon le dernier rapport d’Amnesty International.
L’article Durée de la transition : le peuple de Guinée trahi par la CEDEAO est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.