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Le débat autour des disparités salariales entre enseignants-chercheurs guinéens et étrangers dans les institutions d’enseignement supérieur (IES) du pays a récemment émergé. Les 50 enseignants titulaires d’un doctorat (PhD), recrutés pour rehausser la qualité de l’enseignement supérieur guinéen, accusent les autorités de générer des inégalités salariales entre eux et leurs collègues étrangers, dont les rémunérations seraient trois fois supérieures.
Face à ces accusations, le Directeur général du Bureau de sélection des diplômés (BSD), Dr Mamoudou Bagaga, a apporté des précisions sur la question des contrats et des salaires des enseignants locaux et étrangers.
Dr Bagaga a expliqué que les contrats des enseignants étrangers diffèrent de ceux des enseignants guinéens. Il a précisé que des commissions, composées de cadres des ministères de l’Enseignement supérieur et de la Fonction publique, ainsi que d’autres acteurs, ont examiné ces questions. Selon lui, les enseignants étrangers, notamment ceux issus de pays francophones, perçoivent des rémunérations comprises entre 3 000 et 4 000 dollars mensuels. Ce niveau de salaire, aligné sur celui des enseignants russes et cubains, s’explique par leurs compétences spécifiques, leurs qualifications, ainsi que leurs publications scientifiques.
En revanche, les enseignants guinéens sont rémunérés selon les grilles salariales de la Fonction publique guinéenne, avec une revalorisation introduite depuis mars 2024. Ainsi, les nouveaux enseignants guinéens, titulaires des grades de maître-assistant ou maître de conférences, perçoivent un salaire moyen d’environ 8 millions de GNF, en plus des avantages sociaux liés à leur statut, comme la prise en charge médicale.
Dr Bagaga a également souligné que les enseignants étrangers ont des responsabilités supplémentaires, telles que la rédaction d’articles scientifiques et la participation à des projets de développement institutionnel. Par ailleurs, ils sont souvent impliqués dans des programmes de recherche et de financement internationaux, comme ceux d’Erasmus, contrairement à la majorité des enseignants guinéens qui, étant nouveaux dans le système, n’ont pas encore entamé de tels travaux.
En réponse aux critiques sur le financement des réformes de l’enseignement supérieur, le Directeur général a assuré que la recherche et la formation des enseignants sont des priorités pour le gouvernement. Il a évoqué la réactivation en 2022 du Fonds de formation des formateurs, destiné à financer la formation des enseignants guinéens à l’étranger, leur permettant d’obtenir des doctorats ou d’effectuer des recherches postdoctorales. Ce Fonds finance jusqu’à 150 millions de GNF par projet, et de nombreux enseignants en ont déjà bénéficié.
Concernant les inquiétudes liées au financement des projets de recherche, Dr Bagaga a appelé les enseignants à davantage de proactivité dans la soumission de projets. Il a insisté sur l’existence de plusieurs opportunités de financement, notamment à travers des partenariats avec des universités européennes, tout en soulignant l’importance de maîtriser les mécanismes d’accès à ces fonds.
Ainsi, selon le Directeur du BSD, si des disparités existent, elles trouvent leur justification dans la spécificité des missions et des qualifications, et le gouvernement reste engagé à renforcer la compétitivité de l’enseignement supérieur guinéen.
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