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Invité de l’AG Foutti-Laffidi, dimanche 4 février 2024, le président de l’Alliance pour le changement et le progrès (ACP) s’est prononcé sur plusieurs sujets d’actualités sociopolitiques. Entre autres, la mise en place des délégations spéciales, le redécoupage administratif et le retour de Cellou Dalein Diallo. En ce qui concerne le chronogramme électoral, Ben Youssouf Keita est convaincu que le glissement est inévitable. L’ancien député invite les acteurs politiques et sociaux à se battre contre la confiscation du pouvoir par la junte.
Délégations spéciales
Sur la question, le leader du parti ACP encourage la junte à remplacer les maires élus lors des élections locales de 2018 surtout que leur mandat est arrivé à terme. Toutefois, Ben Youssouf Keita souhaite que l’installation de ces délégations spéciales obéisse aux principes qui sied en la matière.
“Vous savez que nous avons été députés de 2014 à 2020, mais dès que notre mandat a dépassé de quelques mois, la population avait commencé à nous critiquer en disant assemblée périmée. Aujourd’hui, les maires que nous avons sont des maires périmés, parce que leur mandat est passé, c’est un mandat électif et c’est bien précisé que c’est 5 ans, après ça doit être renouvelé. Mais nous sommes dans la transition, ça n’a pas été fait. Alors deux possibilités, comme nous sommes dans une situation exceptionnelle, soit ceux qui nous gouvernent aujourd’hui continuent de travailler avec eux parce que pratiquement tous sont déjà dans leurs sillage déjà, où on les remplace par des délégations spéciales comme le prévoit la Charte de la transition. Donc nous, nous trouvons pas à redire sur le remplacement des maires actuels pourvu que ces délégations spéciales émanent du peuple, qu’ils soient neutres et pendant les élections qu’ils agissent en conformité avec leurs consciences, en conformité à la loi et dans l’intérêt de la nation”.
Nouvelles communes
Ben Youssouf Keita salue la décision du CNRD de créer des nouvelles communes rurales et urbaines. Il estime que cela va rapprocher davantage les gouvernants des gouvernés et améliorer la gouvernance locale.
“Nous saluons cette création des nouvelles communes et des préfectures, parce que ça rapproche la population de l’administration. Par exemple, moi, je vis à Lambanyi, mais quand je dois faire des documents administratifs, ou quand je dois toucher mon salaire jusqu’à présent, je dois me déplacer de Lambanyi pour aller à Ratoma, ça fait plus de 3 à 4 kilomètres. Si maintenant Lambanyi devient une commune, j’aurais moins de difficultés pour m’y rendre. Et l’Etat a dit qu’il a les moyens pour construire des infrastructures, l’Etat a dit que la commune de Maneah, de Dubréka comme la commune de Lambanyi, auront les mêmes conditions que les communes anciennes, les préfets auront les mêmes prérogatives et les mêmes moyens que les anciens. Nous, nous ne trouvons pas à redire, nous pensons que c’est une bonne chose parce que ça va dans l’intérêt de la population”.
Chronogramme de la transition
Pour cet acteur politique, aucun guinéen ne souhaite un glissement parce que la transition est un accident de parcours démocratique. Mais au regard du retard accusé dans la réalisation des activités de la transition sur le terrain, Ben Youssouf Keita se dit convaincu que le délai de 24 mois n’est pas tenable.
“Honnêtement, à moins qu’il y ait un miracle, une compression du chronogramme, que nous obtenions 500 millions de dollars pour que dans les 11 mois qui nous restent, que tout soit correctement fait sans être bâclé et aller à l’élection présidentielle. J’ai dit, il y a plus d’un an, obligatoirement il va y avoir un glissement. Mais seulement œuvrons pour que ce glissement ne soit pas long, qu’il ne soit pas excessif, qu’il ne soit pas une transition longue comme général Lansana Conté l’a fait, qu’elle ne soit pas aussi courte comme Dadis Camara qui est aujourd’hui dans les mailles de la justice. Nous voulons une transition modérée, raisonnable. Mais, une fois de plus, nous souhaitons tous que le 31 décembre 2024, que le nouveau président soit élu afin qu’il soit installé en janvier 2025. Mais à mon avis, ça ne sera pas possible à moins qu’il y ait un sacrifice extraordinaire. Rien que le deuxième point sur les 10 points du chronogramme le RAVEC, selon les spécialistes, pour que ça soit correctement fait, il faut au minimum 2 ans, alors que ça n’a même pas commencé”.
Retour de Cellou Dalein Diallo
Cet ancien membre de l’UFDG se dit peiné de voir le maintien de celui qu’il appelle son mentor, Cellou Dalein Diallo, en exil. M. Keita espère tout de même que l’ancien Premier ministre va bientôt regagner le bercail afin de participer aux prochaines échéances électorales.
“L’homme ne doit pas être ingrat, Cellou c’est mon mentor, il veut être président, je veux être président, seul Dieu sait qui va l’être. Mais, une fois de plus, ayant travaillé 15 ans avec lui, je n’ai eu que du bonheur, je ne peux lui souhaiter que du bien. Le voir en exil, aujourd’hui, me fait mal, mais déjà c’est un homme politique, il sait les conditions dans lesquelles il est parti, il sait pourquoi il ne revient pas, je ne peux pas rentrer dans tous les détails. En tout cas, mon vœu est qu’il rentre librement en toute sécurité en Guinée et qu’il participe aux prochaines élections. Et que Dieu fasse que le meilleur gagne”.
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