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Depuis le vendredi 28 juin 2024, la desserte en électricité est alternée un jour sur deux entre 18h et 00h pour les quartiers de Conakry et les villes environnantes.
Une dégradation de plus dans la fourniture du courant, mais qui ne surprend nullement des spécialistes comme Moussa Koulibaly.
« Ça ne me surprend pas du tout, dans la mesure où depuis décembre 2023 nous n’avons cessé d’alerter les dirigeants du secteur de l’énergie de notre pays à prendre des dispositions par rapport à la baisse rapide du niveau des lacs des centrales hydroélectriques qui représente plus de 80% de la production de l’électricité de notre système électrique interconnecté. Hélas, de cette époque à nos jours, des actions ont été entreprises, mais malheureusement elles n’ont pas permis jusqu’à date d’éviter l’aggravation de la dégradation de la fourniture du courant électrique », a déploré le consultant.
EDG parle d’une baisse importante du niveau d’eau dans certains barrages hydroélectriques pour justifier sa décision visant à alterner la desserte en électricité. Pour Moussa Koulibaly ce problème d’eau dans les barrages est une réalité.
« Le niveau d’eau est passé en quelques semaines d’alarmant à critique par exemple à Souapiti (plus de 65% de l’hydroélectricité produite), le niveau d’eau à presque atteint “le volume mort du barrage” c’est-à-dire, c’est le niveau à partir duquel on ne peut pas produire de l’électricité de manière efficace d’une part et d’autres part, une baisse supplémentaire du niveau d’eau pourrait affecter la vie aquatique et les écosystèmes environnants », informe Moussa Koulibaly avant de signaler que le barrage de Kaleta dépend exclusivement de celui de Souapiti en matière d’approvisionnement en eau.
Derrière le constat, le spécialiste en électricité préconise des solutions en vue d’améliorer la desserte en électricité notamment dans la capitale. Selon lui, les autorités doivent injecter une puissance supplémentaire afin de réduire le déficit de production d’électricité qui est dans l’ordre de 300 MW auquel le Réseau Interconnecté de Conakry fait face actuellement. Pour y parvenir, il existe quatre solutions à court terme, dit-il
1- Recourir au service d’une centrale électrique flottante : Durant cette crise énergétique en mars 2024, cette solution a été envisagée par les autorités, les négociations ont évolué mais malheureusement elles n’ont pas aboutis entre l’Etat guinéen et les dirigeants de Karpowership kps.
2- Importer plus d’électricité à partir des réseaux électriques d’interconnexion sous régionale (CLSG et OMVG).
3- Attendre l’amélioration du niveau d’eau des barrages hydroélectriques pour produire plus d’électricité : Cette solution consiste à miser sur l’accroissement de la pluviométrie qui pourrait accroitre les capacités de production de nos ouvrages hydroélectriques afin de réduire progressivement le déficit de production d’électricité, mais cela reste une solution saisonnière.
4- Accroitre les capacités de production du Réseau interconnecté de Conakry (RIC) : Cette solution consiste à rendre opérationnel toutes les centrales thermiques qui souffrent de pannes et d’avaries du RIC ; cela permettrait de réduire le déficit de production de plusieurs dizaines ou centaines de MW ; l’installation de nouvelles capacités de production thermique ou solaire pourraient être également bénéfique.