Déferlement humain sur Conakry : « les initiateurs sont en train de se tromper de cible » (Bella Kamano)

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Alors que le syndicat des professionnels la presse de Guinée projette une marche dénommée « déferlement humain sur Conakry » le jeudi 18 janvier 2024 pour dénoncer entre autres le blocage de l’internet et le brouillage des ondes, Bella Kamano pense que les initiateurs de ce mouvement se trompe de cible.

Journaliste et homme politique, il l’a fait savoir ce mercredi 17 janvier 2024 dans un entretien téléphonique avec un de nos reporters.

« Le problème qui oppose aujourd’hui l’État guinéen au monde des médias prend sa source dans le monde même des médias. Quand je parle de monde des médias, ça prend sa source à la Haute Autorité de la Communication (HAC) comme je l’ai toujours dit. C’est survenu par la faute de la HAC après les négociations qui ont lieu au lendemain du 5 septembre pour que la HAC soit rétablie. Une HAC qui au départ, a été décriée par les mêmes journalistes… Au lieu de faire en sorte que les journalistes aient une HAC totalement indépendante, on a accepté de reconduire cette HAC qui a été fabriquée de toute pièce par le régime précédent. Si la HAC avait joué pleinement son rôle, on ne serait pas arrivé là. Si elle avait pris le soin de sanctionner les journalistes qui commettaient des fautes professionnelles sur la base de nos textes de lois, le régime n’allait pas se permettre de faire ce qui est en train d’être fait maintenant. Et, les journalistes n’allaient pas connaître ce qu’ils sont en train de connaître. C’est à ce niveau que je me dit que peut-être ils sont en train de se tromper de cible. Leur cible c’est la HAC. La cible c’est comment faire en sorte que les journalistes aient une HAC responsable, compétente, prête à les défendre à tout moment. Mais malheureusement, nous avons une HAC composée de personnes qui ne défendent que leurs petits intérêts. Par exemple, dans les communiqués de la HAC, on dit toujours nous avons été saisis. On dirait que la HAC ne peut pas s’auto-saisir alors qu’il y a des dispositions qui lui permettent de le faire. On laisse toujours le pouvoir interpellé l’institution. C’est comme si la HAC est là en train de dormir. Et pendant ce temps, c’est des journalistes qui souffrent aujourd’hui, c’est des radios qui sont fermées, des emplois qui sont menacés, c’est l’économie qui est touchée », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, il invite les hommes de médias aux négociations avec les autorités pour trouver une solution définitive.

« Je me dit qu’il faut plutôt se battre aujourd’hui pour que nous ayons une HAC responsable, compétente qui représente le monde des médias en Guinée. Donc, je les invite aux négociations. Je conseille à tous d’aller aux négociations. Il n’est pas tard », a conseillé Bella Kamano dans cet entretien.

Mosaiqueguinee.com

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