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Le Parlement de la CEDEAO a organisé, ce jeudi 19 juin 2025, un atelier régional de concertation et de partage d’expériences autour d’un double enjeu majeur : la lutte contre l’abus des substances psychoactives et la promotion de la santé mentale. La rencontre s’est tenue au Centre national de perfectionnement de Donka (CNPG) en présence de plusieurs parlementaires de l’espace ouest-africain, de membres de la société civile et de représentants des forces de défense et de sécurité engagés dans ce combat.
Parmi les interventions marquantes de la journée, celle du président du Conseil national de la transition (CNT), Dr Dansa Kourouma, a mis en lumière la gravité croissante du phénomène, à l’échelle nationale et régionale.
Dansa Kourouma a établi un parallèle saisissant entre les migrations humaines et la prolifération des drogues dans l’espace ouest-africain : « Les drogues migrent comme les personnes migrent, les substances dures migrent comme les hommes migrent. On connaît des drogues aujourd’hui en Guinée, on n’en a pas connu dans le passé. Ces drogues-là quittent soit la Sierra Leone, soit le Niger, soit d’autres pays, limitent d’autres pays », a-t-il déploré, dénonçant une situation qui menace l’équilibre social de la sous-région.
Il a ainsi attiré l’attention sur la porosité des frontières et la montée en puissance de substances auparavant inconnues sur le territoire guinéen, conséquences d’un trafic transfrontalier de plus en plus structuré et difficile à contenir.
Au-delà de l’aspect sécuritaire, le président du CNT a mis l’accent sur l’importance de la santé mentale dans les systèmes de soins en Afrique : « La santé physique reste davantage priorisée que la santé mentale et le bien-être social dans les systèmes de santé africains », a-t-il regretté, avant d’affirmer que « la promotion de la santé mentale est tout aussi cruciale dans la lutte contre les maladies ».
Il s’est particulièrement inquiété du sort de la jeunesse face à ce fléau : « Que devient cette population de 75 % à court terme, à moyen, à long terme, si on ne prend pas les mesures nécessaires pour prévenir, pour protéger la jeunesse contre la délinquance, contre l’abandon moral, contre la consommation de ces substances qui sont dangereuses pour leur santé et je dis aussi qui sont dangereuses pour la santé de la société », s’est-il interrogé.
Dénonçant l’insuffisance criante des structures de traitement de la toxicomanie en Guinée, Dansa Kourouma a dressé un tableau sombre des infrastructures existantes : « En dehors du centre de l’hôpital Donka, qu’on connaît, qui est dans une situation extrêmement piteuse, nous le savons tous, aller là-bas aujourd’hui, c’est synonyme d’une condamnation à mort », a-t-il lancé avec gravité.
Il a ajouté que « les autres centres qui existent sur le territoire national, les plus structurés, les promoteurs sont soit les ONG ou le privé », ce qui rend l’accès aux soins encore plus difficile pour une grande partie de la population.
Face à cette urgence sociale, le président du CNT a lancé un vibrant appel à l’action : « Disons ici non à la drogue, protégeons notre jeunesse, parce que l’avenir du monde, c’est l’Afrique », a-t-il martelé, insistant sur l’impact destructeur de certaines substances : « Les drogues, couches et d’autres substances, le tramadol, vendus comme des médicaments dans la région de la Guinée, dans les zones minières et périphériques détruisent notre société», a-t-il alerté.
En dressant ce constat sans concession, Dansa Kourouma a replacé la problématique de la toxicomanie au cœur des priorités nationales et régionales, appelant à une réponse collective, coordonnée et urgente pour sauver la jeunesse africaine d’un péril silencieux mais dévastateur.
L’article Dansa Kourouma : “On connaît des drogues aujourd’hui en Guinée qu’on n’en a pas connu dans le passé” est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.