Culture : « le branding n’est pas cultuel, mais c’est culturel » explique Moussa Moïse

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Dans la poursuite de son séjour de travail dans le Fouta profond, le ministre de la Culture, de l’artisanat et du tourisme s’est entretenu avec les cadres de son département ce dimanche 21 juillet 2024. Entre autres, Moussa Moïse Sylla a tenu à faire une importante précision sur selon lui, la « polémique » entretenue autour du Branding National, tiré du masque Nimba. Pour lui, le branding national n’est pas cultuel mais plutôt culturel. C’est ce que rapporte la rédaction locale de Guinéenews.

Pour mieux se faire comprendre, le ministre de la Culture a commencé par les racines du projet. « Le branding est un projet qui connaît un essor fulgurant, parce qu’il est porté par le chef de l’État lui-même. Partout où il se rend dans le monde, il porte sur son accoutrement le symbole du Nimba. Ce n’est pas notre emblème, ce n’est pas notre devise, contrairement à ce que certaines personnes peuvent croire. C’est juste l’expression d’une communication, d’une offensive culturelle, diplomatique qui ne remplace pas le drapeau national ; qui n’a pas pour ambition de remplacer tout ce qui est emblème de la république. On le fait parce qu’il n’y a pas que la Guinée dans le concert des nations, nous avons plusieurs guinéens au point que pour nous identifier, certains sont obligés de nous appeler Guinée Conakry, alors que nous ne sommes pas Guinée Conakry, nous sommes la république de Guinée », entame-t-il.

Et de poursuivre : « nous avons choisi ce symbole de communication pour que déjà, quand on le voit, qu’on sache qu’il s’agit de nous. Il n’y a absolument rien de rituel derrière. C’est le Nimba qui est incrusté dans l’orthographe du mot Guinée, mais il n’y a rien de rituel dedans. Ce n’est pas cultuel, c’est culturel parce que la différence est majeure. Ce qui est cultuel et ce qui est culturel sont très différents. Nous n’adorons pas la Nimba, nous n’adorons pas le masque ; nous avons choisi un symbole de notre patrimoine culturel pour le mettre en avant sur le plan de la communication institutionnelle, parce qu’il s’agit d’un bien de notre patrimoine qui est certainement l’un des plus connu dans le monde », ajoute le ministre de la Culture.

Selon Moussa Moïse Sylla, souvent il y a des débats qui n’ont pas de sens, qui sont créés pour ramener le port de la Nimba sur un plan religieux. « Il n’en est absolument rien, ce n’est pas une adoration, on ne le vénère pas, c’est un symbole de notre communication institutionnelle, parce qu’il fait partie d’un signe et toutes les marques font cela dans tous les pays. Ils choisissent un signe par lequel on peut les distinguer. Donc, ça n’a pas la même valeur que l’emblème, ça n’a pas la même valeur que le drapeau. Il faut que cela soit absolument clair. Et la Guinée étant un pays laïque, je sais que ça crée une incompréhension au niveau de certains religieux mais qu’ils comprennent qu’il y a vraiment une frontière entre cette communication institutionnelle et le domaine religieux », précise-t-il.

« Nous restons profondément ce que nous sommes et nous prenons l’exemple sur d’autres pays entièrement religieux comme l’Égypte qui a gardé tout de même les symboles de certains dieux qui sont encore là-bas. Les pyramides portent le visage des dieux que l’ancienne Égypte vénérait. Aujourd’hui c’est un pays essentiellement musulman. Ils auraient pu aussi complètement détruire tous ces symboles et ils auraient perdu une bonne partie des ressources de leur économie nationale puisque le monde se déplace pour aller regarder ces pyramides, alors qu’il s’agit de la représentation physique de certains dieux qu’ils adoraient », insiste le ministre Moussa Moïse Sylla.

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