CRIEF : pourquoi Dr Ousmane Kaba est-il menacé de poursuite pour « outrage à magistrat » ?  

il y a 5 heures 16
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La salle d’audience de la Cour de Répression des Infractions économiques et financières a été le théâtre d’un échange très houleux entre le président de la Cour, Yagouba Conté et le prévenu Dr Ousmane Kaba dans l’après-midi de ce lundi 7 avril 2025.

Au terme des plaidoiries et des réquisitions du procès de Dr Kaba et Cie, la Cour a invité les prévenus a prononcé leurs derniers mots pour leur propre défense. Le juge Yagouba Conté a tout d’abord donné le privilège à Dr Ousmane Kaba pour sa propre défense. L’ancien ministre de l’Economie et des Finances a voulu être long dans son exposé sur fond de cris en revenant sur ce qui a été déjà dit par ses avocats.

Mais étant détenteur de la police de l’audience, le juge a immédiatement tenté de ramener le président du PADES à la raison. Dans un premier temps, le prévenu a obtempéré et a baissé le ton.

Entre-temps, Dr Ousmane Kaba s’est ouvertement lancé dans un autre débat en indiquant avoir formé à Kofi Annan de Guinée (son Université privée), plus de 25 000 diplômés dont le premier président de la CRIEF. Il a également exprimé sa désillusion aussi de ne pas voir les jeunes qu’il a formé, « défendre aujourd’hui le bien public ».

En réplique, la Cour dirigée par le président Yagouba Conté a jugé « de trop », les propos d’Ousmane Kaba. Elle a donc recadré l’ancien ministre en lui disant ceci : « Monsieur Kaba, vous n’avez plus que quelques mots à prononcer ». Ces propos du juge ont provoqué l’ire chez Dr Ousmane Kaba qui a vigoureusement répliqué. « Ne criez pas sur moi. Ce n’est pas parce que vous êtes président que vous allez le faire. Arrêtez !! Vous pouvez avoir le même âge que mon enfant », a-t-il répliqué.

Face au comportement et propos « discourtois » du prévenu, le président de la Cour a haussé le ton : « Écoutez. On va vous poursuivre pour outrage. Monsieur le procureur, s’il vous plaît. Il s’adresse à la Cour. Vous ne vous adressez pas à vos enfants ici. Ça veut dire quoi ça ? Vous parlez du respect des institutions. Mais vous ne respectez pas comme ça la Cour. Monsieur le procureur, je vous demande d’initier une procédure contre lui pour outrage. C’est le président qui vous le demande », a insisté le juge Yaghouba Conté. Après cet incident, la Cour a renvoyé l’affaire au 26 avril pour délibérer sur cette affaire.

Mais que s’est-il passé avant cet incident ?

Les plaidoiries et réquisitions du procès de Dr Ousmane Kaba, Boubacar Barry, Mansa Moussa Sidibé, Moussa Condé dit Tata Vieux et China National Fisheries Corporation contre la société Bankina Pêche, ont commencé ce lundi matin 7 avril 2025 par devant la chambre de jugement de la CRIEF.

La partie civile plaide le paiement de 22 millions de dollars pour toute cause de préjudice 

À l’ouverture de l’audience, la Cour a donné la parole à la partie civile pour sa plaidoirie. La défense de la société Bankina Pêche a sollicité auprès de la Chambre de jugement que: « les prévenus soient retenus dans les liens de la culpabilité pour faux et usage de faux en écritures publiques et abus de confiance ». Me Téninké Touré a demandé la condamnation de Dr Ousmane Kaba, Boubacar Barry, Mansa Moussa Sidibé, Moussa Condé dit Tata Vieux et China Fisheries Corporation « au paiement de 22 millions de dollars pour toute cause de préjudice confondu ».

Le ministère public sollicite la relaxe des prévenus 

Après les plaidoiries de la partie civile, le ministère public a pris une importante décision. Il a requis la relaxe des prévenus sur le fondement des dispositions de l’article 544 du code de procédure pénale. Pour justifier ses réquisitions, Amiata Kaba, le substitut du procureur spécial a souligné que « aucune preuve n’a été rapporté au cours des débats tendant à retenir les anciens ministres dans les liens de la culpabilité pour faux et usage de faux en écritures publiques et abus de confiance ». Donc, la décision est attendue le 26 avril 2025.

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