CRIEF. Makongo reste en prison, doit faire face à une autre procédure : “ni moi ni mes enfants ne connaissons qui a porté plainte”

il y a 7 heures 27
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Le consultant de la Société Guinée Bauxite était de nouveau devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières pour répondre des faits d’occupation illégale, de destruction de l’environnement, d’évasion et de harcèlement moral. Ce lundi,23 décembre 2024, le prévenu David Makongo a réitéré le rejet de ces infractions à son encontre. Dans sa relance de la série de questions de la semaine dernière, le procureur a cherché à connaître la qualité du prévenu pour la Société Guinée Bauxite. Ce dernier dit ne pas être à même de répondre au nom de la société mais en son nom personnel.

« Je ne suis pas poursuivi ici en tant que consultant ou directeur général ou actionnaire de la société Guinée Bauxite mais en tant que David Makongo en prison depuis 14 jours. Ni moi ni mes enfants ne connaissons qui a porté plainte contre Makongo. Monsieur le procureur, alors posez-moi des questions me concernant », a-t-il insisté.

Malick Marcel Oularé s’est vu obligé de lui signifier qu’il s’agit de la Société Guinée Bauxite pour laquelle il travaillait en tant que consultant qui le poursuit. Il ressort également d’un procès-verbal à l’enquête préliminaire que le prévenu s’est évadé après son audition à la Direction centrale des Investigations Judiciaires de la Gendarmerie. Faux, rétorque le prévenu qui affirme s’être rendu de lui-même sur ces lieux quand  il a appris l’arrestation de 5 Chinois avec lesquels, il reconnaît avoir des relations.

« Ce n’est pas vrai Monsieur le président, je n’ai jamais été poursuivi, jamais arrêté, jamais placé en garde à vue, jamais évadé. Je suis parti seul à la Gendarmerie quand j’ai entendu que 5 Chinois ont été arrêtés. Je suis allé donner des explications, on m’a posé des questions, j’ai répondu et puis je suis reparti », a-t-il expliqué. Avant de s’interroger sur le nom du plaignant et la convocation qui lui a été adressée avant son emprisonnement. Sur la question, le parquet rappelle au prévenu que c’est sur réquisition du procureur spécial près la CRIEF qu’il a été arrêté et placé sous mandat de dépôt à la Maison Centrale. Brandissant l’acte en date du 3 mai 2024 et celui de la citation par voie d’huissier auxquels il n’aurait pas daigné répondre selon le procureur.

« Monsieur le président, je rappelle au prévenu que depuis six mois, son dossier est pendant devant votre chambre. Monsieur David Makongo a été poursuivi au même titre que les 5 Chinois. Mais contrairement à eux, il a décidé de se mettre dans la nature. C’est en ce moment que la force publique a été requise pour l’arrêter. Je lui rappelle également que votre chambre devant laquelle il comparaît est mieux imprégnée du dossier », ajoute le procureur.

Un argument balayé d’un revers de la main par le mis en cause qui crie à l’acharnement. « La Guinée quand même est un Etat de droit. Si vous pouvez me montrer la convocation qui a abouti à cette réquisition. Si je l’avais reçue, je me serais présenté. En plus, dites-moi, si la réquisition dont vous faites cas est signée du procureur de Kaloum ou du procureur de la CRIEF? », s’interroge David Makongo qui précise de passage que c’est la plainte “d’Achafora” contre lui qui a abouti à une réquisition du procureur de Kaloum qui, après examen du dossier, aurait ordonné sa libération puisque l’infraction relative au harcèlement moral n’était pas établi et non celle du procureur de la CRIEF.

Parlant des deux autres infractions relatives à l’occupation illégale et à la destruction de l’environnement, les quatre avocats de David Makongo lui ont demandé à tour de rôle si quelqu’un s’est présenté devant lui pour dire qu’il a occupé son terrain ou a occupé illégalement une partie du territoire? » Non, a-t-il répondu. Même réponse donnée par rapport à la destruction de l’environnement. Pour renforcer cet argument, ces avocats versent au dossier de la procédure, copie du reçu de paiement d’1milliard 700 millions de francs guinéens au Trésor public à titre d’autorisation par le ministère de l’Environnement de défricher plus de 160 hectares dans la zone de Boffa.

Pendant que les avocats de David Makongo s’apprêtaient à plaider le dossier, le juge Yacouba Conté soulève un lien de connexité de la poursuite de celui-ci à celle de 5 autres Chinois.

Appelé à donner son avis, le procureur a sollicité la jonction de ces deux procédures. Une demande mal accueillie par la défense qui dénonce la mauvaise foi du ministère public.

« Il souhaite la connexité de la procédure parce qu’il a compris que cette procédure est vouée à l’échec. S’il devait y avoir jonction, c’est dans les exceptions. C’est à dire, avant tout débat au fond », affirme Me Salom Camara qui n’a pas tardé à demander le rejet de la demande du procureur et d’ordonner les plaidoiries et réquisitions séance tenante. Une demande aussitôt formulée aussitôt rejetée par la Cour qui a ordonné la jonction des procédures et a renvoyé l’affaire au 13 janvier 2025. Prenant acte de cette décision, les mêmes avocats ont formulé une demande. Celle de la mise en liberté de leur client. Sans succès.

Saidou Lébêré 

+224 621 304 338

 

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