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Sauf dernière décision, les anciens ministre et directeur administratif des affaires financières de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Ibrahima Kourouma et Mohamed V. Sankhon, seront fixés sur leur sort le 16 avril 2025. Poursuivis pour détournement de deniers publics et enrichissement illicite, ils ont tous deux plaidé non coupable.
Après avoir suivi les plaidoiries et les réquisitions devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) ce mercredi 19 mars 2025, ils ont été appelés à prononcer leurs derniers mots.
Ibrahima Kourouma, qui a ouvert le bal, est resté constant sur sa position en réfutant les accusations portées contre lui. Par ailleurs, le prévenu a déclaré faire confiance à la Cour pour dire le droit.
« Je voudrais commencer mon intervention en exprimant ma satisfaction. Je suis très heureux qu’il y ait eu ce procès. Si on s’était limité à mon arrestation et à des publications comme cela a été fait, pour dire qu’il y a eu un détournement, avec un montant aussi important, sans possibilité de s’expliquer, j’aurais été une personne condamnée d’avance. À l’issue de ce débat, et moi et l’opinion publique, j’en suis certain, nous avons tous compris que ce détournement dont on parle n’existe pas, car les inspecteurs eux-mêmes ont dit ici qu’ils ont établi un rapport provisoire, qu’il n’y a pas de détournement, mais des pièces justificatives à fournir. J’en suis très heureux. Deuxièmement, quand je suis venu à la barre ici la première fois, j’ai dit que j’avais confiance en la justice. Jamais je n’aurais songé à me soustraire. Et la preuve en est là aujourd’hui. Le débat, on a décidé, je m’excuse de le dire, mais qu’on a un juge d’une probité morale très forte et très bonne. Peut-être que je ne devrais pas le dire, mais je m’excuse de le faire. C’est un constat établi à plusieurs niveaux. Le dernier, c’est quand il a été question de reporter les plaidoiries pour permettre à l’avocat de s’en remettre, d’aller se soigner et de revenir, qu’on procéderait à la prochaine séance le 7 mai. J’ai regardé le juge avec son équipe. Vous avez demandé une permission et vous êtes parti. Et je suis convaincu que dans la discussion que vous avez eue, vous avez dit que ce n’était pas du droit, ce n’était pas de la justice. Si quelqu’un doit voyager et qu’on doit l’attendre pour qu’il revienne le 7, pendant ce temps il y a quelqu’un en prison, cela ne peut pas se faire. Il faut rétablir la règle, il faut faire les plaidoiries. Cela m’a marqué. Cela m’a prouvé, une fois de plus, la probité morale du juge et de ses assesseurs. Monsieur le Président, je ne vais pas être long, car je n’ose pas gâcher le travail remarquable qui a été fait par mes avocats. Je m’en remets à vous, Monsieur le juge. Je reste convaincu que le droit sera dit », a déclaré Ibrahima Kourouma.
À sa suite, la parole a été donnée à Mohamed V. Sankhon pour s’adresser à la Cour. Une occasion saisie par le prévenu pour expliquer davantage l’utilisation des 53 milliards de francs guinéens qu’il est accusé d’avoir détournés. S’il a, comme son co-prévenu, apprécié la manière dont le juge Yagouba Conté a conduit les débats dans cette affaire, il n’a cependant pas hésité à dénoncer l’absence des personnes qui constituent la chaîne de décaissement de ce montant incriminé.
« Je voudrais tout d’abord remercier Mesdames et Messieurs les membres de la Cour pour la tenue de cette audience. Ceci dit, je voudrais m’exprimer par rapport à mon cas précis. Comme le disait Monsieur le procureur tout à l’heure, l’exécution d’un budget obéit à la production de pièces justificatives et, en ce qui me concerne, je pense bien avoir fourni toutes les pièces justificatives relatives aux dépenses liées à la rentrée scolaire et aux examens nationaux 2020, les 53 milliards gnf. Toutes les pièces ont été jointes au dossier.
Deuxièmement, c’est par rapport à la réalisation des services faits. Quand on parle de l’exécution d’une dépense publique, comme le disait l’un de nos conseils, Monsieur Traoré, il y a deux acteurs principaux dans l’exécution d’une dépense publique dans sa phase administrative. Malheureusement, je n’ai pas retrouvé ces deux acteurs. Il s’agit de l’ordonnateur et du contrôleur financier qui valident la dépense publique. Je ne représente qu’un service d’appui auprès d’un ordonnateur afin de l’aider à faciliter l’exécution de son budget par rapport aux différentes procédures. Il y a la procédure normale, la procédure simplifiée et la procédure sans ordonnancement. Très malheureusement, je n’ai pas vu l’ordonnateur ni le contrôleur financier qui valident la dépense publique devant cette Cour. Au-delà de cela, ma remarque porte aussi sur les différents budgets qui ont été exécutés de 2011 à 2020. Je n’ai vu aucun de mes confrères devant cette barre. C’est-à-dire les différents DAAF, les différents contrôleurs financiers, les différents représentants des services inculpés dans cette procédure, tels que le cinéaste, et aussi les différents ordonnateurs. Même mon ordinateur, avec lequel j’ai exécuté la dépense de 2020 à 2021, comme je l’ai dit tantôt, n’est pas là. Sur ce, Monsieur le Président, je voudrais vraiment vous remercier une fois encore pour votre pondération, votre façon d’organiser le débat, vous et vos assesseurs, et tous les membres de la Cour », a-t-il conclu.
Le dernier mot revient désormais au juge. Seront-ils condamnés ou relaxés ? Le verdict du 16 avril le déterminera.
Saidou Lébêré
+224 621 304 338
L’article CRIEF/Le dernier mot d’Ibrahima Kourouma avant le verdict : “je suis très heureux qu’il y ait eu ce procès” est apparu en premier sur Mediaguinee.com.