Coronthie sous les eaux : les sinistrés entre colère et désespoir, les autorités indifférentes

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Dans la nuit du 14 août, des pluies diluviennes se sont abattues sur la capitale Conakry, plongeant les habitants de Coronthie, dans la commune de Kaloum dans une situation de détresse. La quasi-totalité des habitants se sont réveillés, les pieds dans l’eau.

Toutes les maisons, exceptées celles en étages, sont inondées avec des dégâts matériels importants. Les murs de plusieurs habitations sont lézardés, des matelas et meubles trempés. Impuissants, les sinistrés ne savent pas où donner la tête. Devant ce triste spectacle de désolation, les autorités administratives restent indifférentes.

Selon les témoignages des victimes, le drame est survenu aux alentours de 3 heures du matin. Depuis ce moment, et jusqu’à cet après-midi, beaucoup de maisons restent submergées par l’eau, piégeant par endroits leurs occupants. Ces derniers attribuent largement cette catastrophe à un manque de canalisations adéquates dans le quartier, ainsi que le manque d’entretien de celles existantes. Les constructions anarchiques, notamment celles érigées par l’État sur le lac qui borde Coronthie, sont également pointées du doigt.

Kerfalla Dramé, un habitant du quartier, n’a pas caché sa colère : « le seul responsable de notre malheur aujourd’hui, c’est l’État. Tout le monde sait que Coronthie est envahi d’eau. Ce sont eux qui ont construit de gros bâtiments qui obstruent le lac. L’eau n’a plus de chemin et les soi-disant caniveaux existants sont mal faits. Quand il pleut, l’eau, au lieu de retourner vers le lac ou d’aller dans la mer, s’infiltre dans nos maisons. Dadis, à son temps, était venu constater et a dit que la solution était de démolir ces constructions. Alpha Condé a dit la même chose mais, rien n’a été fait par la suite. Jusqu’à présent, c’est nous qui souffrons. Depuis le début de la saison des pluies, c’est la quatrième fois que nous sommes victimes d’inondations. »

« Depuis ce matin, seul le maire est venu nous voir. Le gouverneur, qui est pourtant tout près, n’a rien fait. Au lieu de nous venir en aide, ils nous envoient des agents pour nous gazés », s’indigne un autre sinistré rencontré sur place.

Après les inondations, les habitants ont exprimé leur colère ce matin en manifestant devant leurs maisons, espérant ainsi attirer l’attention des autorités sur leur situation. Des manifestations qui ont été très vite étouffées avec le déploiement des forces de l’ordre à l’aide des gaz lacrymogènes. Depuis, le secteur est fortement militarisé. Les victimes, elles, se disent abandonnées dans leur malheur.

Faut-il souligner que l’Agence nationale de la météorologie avait donné des alertés sur les risques d’inondations et d’éboulements liés aux fortes pluviométries annoncées à Conakry et dans plusieurs autres localités du pays durant les prochaines 48 heures.

 Ce qui est regrettable, c’est apparemment l’inaction et le manque d’initiatives de la part des services de l’Agence nationale de gestion des urgences et des catastrophes pour prévenir ou mettre en place des mesures d’urgence de prise en charge des sinistrés.

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