Conflit domanial à Coyah : des jeunes et des gendarmes sèment la terreur, à Gomboya Nord, secteur 3

Des affrontements ont éclaté tôt dans la matinée du 23 avril 2025 à Gomboya Nord, secteur 3, dans la préfecture de Coyah. D’après des informations recueillies sur place, une soixantaine de jeunes, armés de barres de fer et d’autres objets contondants, ont envahi le quartier à bord de pick-up, accompagnés par plus d’une dizaine de véhicules de gendarmerie.

Plusieurs habitations et boutiques ont été vandalisées, portes et fenêtres arrachées, des tirs ont été entendus et des pneus brûlés par les jeunes du quartier pour empêcher les assaillants d’accomplir leur mission. Selon Thierno Sadou Bah, chef du secteur, cette intervention aurait été commanditée par Alseny Fofana qui revendique les domaines au nom de son père. « Des jeunes accompagnés de gendarmes sont venus dans le quartier, aux environs de 8h, à bord de plusieurs pick-ups. Les forces de l’ordre ont instruit aux jeunes de casser les portes et fenêtres de beaucoup de concessions du quartier. C’est Alseny Fofana qui les a amenés, et c’est lui qui revendique la propriété de l’ensemble du secteur. Les dégâts sont importants : plusieurs maisons et boutiques ont été vandalisées, les portes et fenêtres arrachées. Des tirs à balles réelles ont été entendus, provoquant la panique chez les habitants, tandis que des pneus étaient incendiés dans les rues. J’ai demandé aux habitants de ne pas répondre aux provocations, car les assaillants étaient nombreux et soutenus par les gendarmes. Cette affaire est déjà pendante à la préfecture de Coyah, où il a été clairement indiqué que cette zone ne lui appartient pas. Je vis ici depuis près de 30 ans et je connais bien la famille de ce jeune homme », raconte le chef de secteur.

Il affirme avoir été personnellement pris pour cible : « Moi j’ai été sauvé de justesse, vous avez vu les balles, ils tiraient à balles réelles, ce n’était pas seulement du gaz lacrymogène. Regardez au niveau de mon ventre, j’ai reçu un caillou. Ils ont défoncé des portes, volé des objets personnels. »

Depuis plus de quinze ans, ce conflit foncier oppose les habitants à la famille d’Alseny Fofana. « Nous avons tous les documents au complet. Cette affaire ne date pas d’aujourd’hui. Ces parcelles nous appartiennent, nous les avons achetées. C’est pourquoi nous demandons aux autorités de s’impliquer avant que le pire n’arrive ici. Nous réclamons vraiment justice », conclut-il.

Au moment où nous quittions les lieux, le calme était revenu, cependant, les pickups de la gendarmerie étaient toujours là. Les populations, malgré que les portes de leurs habitations ont été défoncées, sont restées sur place.

Christine Finda Kamano

622 71 69 06

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