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Depuis l’explosion du dépôt d’hydrocarbures à Kaloum, la Guinée, notamment la capitale Conakry a renoué avec les coupures d’électricité, qui étaient pourtant devenues un lointain souvenir.
Tous les jours, dès 8 heures, c’est le black-out total. L’électricité ne revient que dans l’après-midi ou parfois dans la soirée. Ce qui a un impact considérable sur les activités tant formelles, qu’informelles.
Ce samedi 27 janvier 2024, notre reporter s’est rendue dans certaines boutiques et ateliers de couture, de chaudronnerie de constater cet état de fait. Les propriétaires n’ont pas caché leur amertume.
Fatoumata Yari Bangoura, la trentaine est couturière. Elle raconte les difficultés qu’elle traverse actuellement.
« Tant que le courant ne revient pas on ne peut pas travailler. Quand le courant revient on travaille la nuit. Nous souffrons de cette situation, si le client vient par exemple et qu’il trouve que ses habits ne sont pas repassés, il se fâche et cela ne ramène pas une bonne image de nous. Nous ici par exemple on est aussi nombreux, donc si la climatisation ne fonctionne pas nous ne pouvons pas travailler avec la chaleur », souligne-t-elle.
Un peu plus loin, Maître Cheick à dit quelques mots hors micro.
« Moi je consomme 10 litres d’essence par jour ce qui équivaut à 120 mille GNF, c’est forcément épuisant pour moi », dira-t-il.
Si les ateliers de coutures sont frappées de plein fouet par ces coupures d’électricité, les autres activités ne font pas exception.
Maître Sylla que nous avons trouvé dans son atelier de vitrerie se console, en engageant des débats avec ses apprentis. Une façon pour lui, de tuer le temps, puisqu’il n’y à rien à faire.
« S’il n’y a pas de courant, nous on ne peut pas travailler, surtout la journée. On est donc obligé de nous rattraper la nuit. On achète quelques fois le carburant mais cela affecte aussi notre revenu, parce que généralement si le client solde le contrat, il attend impérativement sa commande dans le délai défini », a t-il dit.
Une dame domiciliée au quartier Kobaya, raconte aussi, ce à quoi elle fait face dans son entreprise en gestation.
« Je suis crémière, mais avec ce délestage ils n’est pas possible de travailler. Toutes nos activités sont à l’arrêt, on ne s’en sort vraiment pas », a-t-elle brièvement expliqué.
Au quartier Petit Simbaya, Maître Thierno Mamadou Samba Sow, chaudronnier est également dans la même situation.
« Moi à la fin de chaque mois je paye 1 million pour le loyer, c’est une grande souffrance, ce n’est pas du tout reposant pour nous. Déjà, ils nous ont imposé une certaine restriction, c’est-à-dire de suspendre toutes nos activités en attendant la fin des matchs et cela ne nous profite pas du tout. En tant que chef d’entreprise, beaucoup de nos clients viennent nous voir très presser dans l’exécution de leurs travaux, mais dès lors qu’on leur dit que le délestage va impacter le délai, ils se retirent et partent faire leur commande ailleurs (…). La qualité du travail est plus bonne quand on travaille de jour que de nuit, il y a aussi une certaine lenteur quand on travaille la nuit. C’est découragent et très difficile de travailler pendant que tout le monde dort. Nous avons fini par épuiser toutes nos économies et contracter des dettes. Nous travaillons désormais pour solder nos dettes », a-t-il lancé au micro de notre reporter.
Reportage de Hadjiratou Bah