Conakry : lancement officiel du projet de campagne sur la lutte contre le viol sur mineurs en Guinée

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Le Réseau Ouest Africain des Jeunes Femmes Leaders (ROAJELF) Guinée a lancé ce vendredi, 12 mai 2023, un projet de campagne médiatique multi-acteurs sur le viol sur mineurs en Guinée. La coup d’envoi de cette campagne a été donné à la maison des jeunes de Kipé (dans la commune de Ratoma). Une campagne qui s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) en Guinée, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Depuis quelques années en Guinée, les cas de viol connaissent une hausse vertigineuse, malgré les alertes et les combats menés sur le terrain par les ONGs de défense des droits des femmes et les autorités. 374 cas de viol ont été enregistrés en 2020 (contre 116 en 2018) par l’Office de protection du genre, de l’enfant et des mœurs (OPROGEM).

En 2021, la Brigade spéciale de protection des personnes vulnérables de la gendarmerie (BSPPV) et l’OPROGEM ont traité 403 cas de viol et agressions sexuelles ; alors pour la même année, 638 victimes de viol ont été recueillies au service médicale de l’hôpital Ignace Deen. 266 cas de viol sur mineurs ont également été enregistrés en 2022 par l’OPROGEM.

Au lancement officiellement ce vendredi du projet de campagne médiatique de plaidoyer multi-acteurs sur le viol sur mineurs à Conakry, Makalé Soumah, la présidente du ROAJELF-Guinée, a cité ces statistiques pour illustrer l’urgence d’accentuer la prévention et la sensibilisation sur les violences basées sur le genre.

Makalé Soumah, journaliste et présidente du ROAJELF-Guinée

« Les violences basées sur le genre sont un problème universel et demeurent les formes les plus répandues de violation des droits humains dans le monde. La République de Guinée n’échappe pas à ce phénomène et à la persistance des violences, d’où l’on peut citer : les violences sexuelles et physiquement, le viol sur mineurs… Notre rôle ici, c’est d’amener les acteurs de la société sur leur responsabilité. Les parents, en ce qui concerne, la protection des enfants d’abord ; et, en cas de viol malgré cette protection, ils doivent dénoncer ces cas. Comme nous le savons, une justice défaillante rend fort les criminels. Donc, nous interpellons le ministère de la justice des droits de l’homme qui a le devoir de protection. Ce projet est financé par Féministe En Action et l’Agence Française du Développement. Et, il va s’étendre sur six mois. Nous avons des volontaires qui sortiront sur le terrain pour sensibiliser nos mamans dans les marchés et nos frères et sœurs dans les écoles pour que nous puissions mettre fin à ce problème qui nous fait sentir mal », a-t-elle dit.

L’objectif de la présente campagne est de lutter contre le viol tout en favorisant la prévention et la dénonciation des cas ; mais aussi sensibiliser l’ensemble de la société pour prévenir la violence sexuelle, dénoncer le crime et déposer les plaintes. Elle consiste surtout à sensibiliser les populations dans les communes de Conakry à travers les médias. Des volontaires seront aussi déployés dans les marchés, les écoles des communes de Conakry pour passer le message.

Présente à la cérémonie de lancement de cette campagne, Hadja Maïmouna YOMBOUNO, la première vice-présidente du CNT, exprime sa gratitude au ROAJELF-Guinée pour la mise en place de ce projet.

Hadja Maïmouna YOMBOUNO, première vice-présidente du CNT

« J’ai apprécié le dynamisme et le travail abattu par le Réseau ouest africain des jeunes femmes leaders pour pouvoir décrocher ce fonds pour réaliser cette activité qui n’est d’autres que la médiation et le plaidoyer sur les cas de viol sur mineurs. Il est important d’impliquer d’autres acteurs comme les médias pour éradiquer maintenant ces cas de viol. Parce que le viol est une autre forme ignoble de violence dont nos filles sont victimes. À notre niveau au CNT, nous sommes dans la dynamique de travailler sur ce genre d’initiative pour pouvoir mettre des mécanismes forts de lutte contre les violences faites aux genres », a-t-elle dit.

De son côté, Kadiatou MAGASSOUBA, activiste, a sollicité des « dénonciations rapides » pour permettre à la justice de mettre main sur les auteurs de viol afin qu’ils soient punis à la hauteur de leurs forfaitures.

« C’est un projet qui va beaucoup nous aider. Travailler avec un tel projet nous permettra d’évoluer à grand pas sur les VBG. L’OPROGEM, dans son travail, fait beaucoup d’efforts pour la société. Nous recevons des dénonciations, soit par les parents proches, soit par les victimes elles-mêmes. Pour punir les coupables par la loi pénale, il faut des dénonciations rapides », a-t-elle dit.

Dans le cadre de l’exécution du projet, la sensibilisation dans les médias sera axée sur l’analyse situationnelle avec les chercheurs, les juristes, les ONGs de défense des droits des femmes et des enfants et avec des messages sur les lieux en ce qui concerne la criminalisation du viol.

Emmanuella Assou pour Guineematin.com

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