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En prélude à la Journée mondiale de l’environnement, célébrée le 5 juin de chaque année, la Coalition nationale guinéenne pour l’éducation pour tous, en partenariat avec le Programme Clé, a réalisé cette année le projet « École verte, propre et durable ». Après six mois d’intenses travaux, les jardins scolaires ont été présentés ce lundi 2 juin 2025 à Aviation, dans la commune de G’bessia. Deux établissements scolaires, l’école primaire de Lansanaya Barrage et celle d’Aviation, ont été choisis comme écoles pilotes pour la réalisation de ce projet. Les enseignants, élèves et responsables scolaires se sont pleinement investis pour former les enfants aux techniques de jardinage, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Fatoumata Dabo, présidente du Conseil d’administration (CA) de la Coalition nationale guinéenne pour l’éducation pour tous, a souligné l’importance de cette initiative et appelle l’État à s’impliquer dans l’éducation environnementale.

« Avec notre partenaire privilégié, qui est le Programme Clé, nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale de l’environnement. Nous le faisons à travers un projet, que certains considèrent comme un micro-projet. Mais pour nous, c’est un grand projet, car il touche les enfants. Le thème de cette année est « Combattre la pollution plastique », et la Guinée n’est pas en marge de cette problématique. Après avoir reçu différentes formations grâce au Programme Clé, qui nous a accompagnés pendant six semaines, nous avons décidé de pérenniser les acquis à travers un projet validé : l’école verte, propre et durable, dans deux établissements : l’école de Lansanaya et l’école d’Aviation. Dans ces écoles, nous avons mis en place des clubs d’écocitoyens. Nous croyons que l’éducation est au cœur du développement d’un pays, et que cela commence par les enfants. Pour nous, l’éducation parentale représente 60 %, l’éducation scolaire 30 %, et l’environnement 10 %. En apprenant à l’école (les 30 %), les enfants ramènent les bonnes pratiques dans leurs familles (les 60 %), ce qui permet de pérenniser les acquis environnementaux. Aujourd’hui, nous organisons une activité de partage d’expériences entre les deux écoles pilotes. Chaque école présentera ce qui a fonctionné ou pas, afin de s’enrichir mutuellement. Depuis la formation, notre coalition a formulé des recommandations et pris des engagements. Nous avons même élaboré une stratégie environnementale. Par exemple, chaque fois qu’un membre du Conseil d’administration ou de la coordination effectue un déplacement, nous compensons notre empreinte carbone par la plantation d’arbres. Nous venons justement de revenir d’un atelier avec les membres du CA, de la coordination, et les points focaux. Nous planterons des arbres pour compenser notre voyage », a-t-elle expliqué.
Par ailleurs, Fatoumata Dabo a remercié les partenaires pour l’accompagnement et invité à mettre les enfants au cœur des actions en faveur de l’environnement. « Nous remercions sincèrement notre partenaire technique et financier, le Programme Clé, pour sa confiance envers la coalition, mais aussi envers la Guinée. Nous lançons un appel aux décideurs : beaucoup de projets environnementaux sont mis en œuvre, mais pour qu’ils aient un réel impact, il faut impliquer les enfants. Le thème de cette année en est la preuve. Nous demandons que ces thématiques soient intégrées dans les programmes scolaires, pour que chaque école puisse expérimenter concrètement l’éducation environnementale, en liant théorie et pratique. Ce sont ces enfants qui peuvent amener leurs parents à adopter des gestes écologiques. Et même si les parents ne le font pas, eux, ils le feront. Et un parent, quand il voit son enfant engagé, est obligé de l’accompagner. Nous appelons aussi les membres du gouvernement à compenser leur empreinte carbone lorsqu’ils voyagent », a dit Fatoumata Dabo.
Pour sa part, Mariama Dalanda Bah, représentante pays du Programme Clé, n’a pas caché sa satisfaction face aux réalisations des écoles pilotes.

« Je tiens à féliciter notre partenaire, la Coalition nationale guinéenne pour l’éducation pour tous. Je vous dis bravo, au comité environnement, aux directions d’écoles, aux comités, aux élèves et aux enseignants. Le travail que nous avons vu ici dépasse nos attentes. Nous ne sommes pas vraiment surpris, car à chaque collaboration avec la Coalition, les résultats sont impressionnants. Mais cette fois-ci, vous avez largement dépassé les attentes. On voit des dizaines de plantes, difficile à compter. Nous avons aussi été impressionnés par les engrais naturels fabriqués par les élèves eux-mêmes, pour lutter contre les produits chimiques. L’implication des élèves est remarquable. Ils se sont appropriés le projet. Ils ont planté des arbres, et maintenant, nous attendons tous avec impatience les fruits et légumes qui devraient être prêts dans 30 jours », a-t-elle laissé entendre.
Du côté des bénéficiaires, Kadjali Camara, président du comité des jardins scolaires de l’école de Lansanaya, a exprimé l’enthousiasme au tour de ce projet et remercié la Coalition.

« Franchement, ce projet nous a beaucoup appris. Avant, nous ne connaissions que l’agriculture traditionnelle sur le sol. Grâce à ce projet, nous avons découvert l’agriculture hors-sol. Cela nous a beaucoup enthousiasmés, on a appris qu’on peut cultiver même sur une terrasse. En plus, les plantes que nous avons reçues sont à croissance rapide, donc les fruits arriveront bientôt. Cela représente un avantage important. Ces arbres que nous avons plantés jouent un rôle essentiel. Comme on le dit souvent : Celui qui plante un arbre avant de mourir n’a pas vécu inutilement. Grâce à la photosynthèse, les plantes purifient l’air et nous protègent de la pollution. C’est donc bénéfique pour l’environnement et pour nous-mêmes. Les fruits récoltés profiteront à l’école. Nous remercions l’ONG et les bailleurs de fonds. Nous souhaitons la pérennisation de ce projet. Il a permis à des milliers d’élèves (sur 2 500, plus de 2 000 participent activement) de se familiariser avec l’agriculture et la protection de l’environnement. Tous participent au nettoyage, à l’arrosage, à toutes les étapes », a-t-il indiqué.
Même son de cloche chez Fanta Mory Condé, directrice de l’école primaire Aviation, qui a réitéré son engagement à pérenniser les activités même après le départ des partenaires.

« C’est un sentiment de joie que j’éprouve. L’ONG nous a beaucoup appris. Grâce à elle, nous avons découvert des pratiques environnementales que nous ignorions. Toute l’année scolaire a été rythmée par des apprentissages pratiques : comment entretenir les plantes, cultiver sans sol, arroser, planter… L’ONG nous a aussi fourni des kits et du matériel pour l’entretien de l’école et de l’environnement. Tous les élèves et enseignants ont participé. Lors de notre première rencontre, j’avais promis à madame que même après le départ de l’ONG, les activités continueraient. Et je réitère cet engagement, car désormais, nous savons comment faire », a-t-elle lancé.
David Junior Haba, élève en 6ème année à Lansanaya, a expliqué les acquis de cette formation.
« Nous sommes réunis aujourd’hui pour parler des plantes que nous avons cultivées. Il y a deux types de plantations : celles sur sol et celles hors-sol. Les deux écoles, EP Lansanaya Barrage et EP Aviation, ont réalisé les mêmes plantations. Nous avons commencé par le nettoyage de l’environnement. Ensuite, nous avons planté, puis nous avons arrosé régulièrement. Aujourd’hui, les plantes ont bien poussé. Dans quelques mois, nous allons commencer à récolter des fruits, et nous pourrons transmettre nos connaissances à nos frères et à nos enfants. Pour l’instant, nous n’avons pas encore récolté de papayes, mais nous espérons le faire bientôt », dit David Junior Haba.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
Tél. : 624 69 33 33
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