Conakry : l’ORASPC part en croisade contre les clients des sociétés de sécurité privée non en règle

il y a 4 heures 19
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Dans sa volonté de redresser le secteur de la sécurité privée en Guinée, l’ORASPC ne compte nullement abdiquer. Ce jeudi 23 octobre 2025, il a déployé des agents sur le terrain avec l’appui de la Direction Générale de la Police Nationale pour une nouvelle opération de démantèlement.

Mais cette fois, pas les entreprises de sécurité non en règle, mais les leurs clients, les sociétés qui collaborent avec elles. L’équipe est passée à plusieurs endroits de Kaloum jusqu’à Coléah. Des agents ont été interpellés, les responsables des sociétés complices convoqués à la DCPJ.

C’est une mission commando. Deux pickups de la police remplis d’agents et un minibus dans lequel des agents des sociétés réfractaires sont embarqués. Coordonnée par des inspecteurs de l’Office de régulation des agences de sécurité et de la protection civile (ORASPC), l’opération a commencé à Kaloum pour finir à Coléah. Des ratissages ont été faits devant des restaurants, supermarchés, boutiques de transfert d’argent et immeubles. Des agents trouvés sur place ont été interpellés par la police et une convocation a été émise à l’adresse des responsables de ces sociétés qui continuent de traiter avec ces entreprises de sécurité privée qui s’obstinent à se mettre en règle

« Il était question aujourd’hui d’interpeller ces entreprises qui ont reçu des notifications de mise en demeure afin de les amener à résilier leurs contrats avec les entreprises de sécurité qui ne sont pas légalement constituées en Guinée. Donc partout où on est passés, la police a interpellé des agents de sécurité. Ils seront déposés auprès des juridictions compétentes. Nous avons également convoqué leurs clients », a indiqué Jacques Yameli Millimouno, responsable administratif de l’ORASPC au terme de la mission.

A travers cette opération, le service dirigé par Moussa Tatakourou Diawara change de fusil d’épaule dans la traque des entreprises de sécurité privée qui ne sont toujours pas en règle. Au début, la lutte ne concernait que les sociétés concernées. Mais maintenant, ce sont leurs clients qui sont dans sa ligne de mire. Rien de fortuit. Ceux-ci, sont soupçonnés de complicité de violation des règles en la matière.

« Qui sont ces complices ? Ce sont des personnes physiques ou morales qui le font sciemment en donnant des contrats de prestation aux entreprises qui ne sont pas en règle. Ils deviennent co-auteurs de l’infraction commise par les entreprises de sécurité privée. Nous avons fait d’abord une première sensibilisation il y a cinq mois. Nous sommes passés pour échanger avec les clients pour leur dire qu’ils sont en train de traiter avec des entreprises qui ne sont pas en règle. Donc, qu’ils ont tout le temps de faire appel à des entreprises qui sont en règle afin d’éviter d’être interpellés pour aller répondre à la place des autres. Mais ils sont toujours restés inertes. Donc, aujourd’hui, non seulement on a interpellé les agents complices et puis on a dressé une convocation aux clients », a expliqué le directeur général de l’ORASPC.

Les sociétés considérées comme complices des entreprises de sécurité privée non en règle sont convoquées à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ). Une fois qu’elles répondront, elles seront amenées à payer les pénalités et elles seront contraintes à se mettre en règle sur le plan administratif.

Derrière cette traque des entreprises de sécurité qui ne sont pas en règle, l’ORASPC veut réparer une injustice. Parce qu’en attendant, celles-ci concurrencent sur le terrain les sociétés qui acceptent de se conformer aux textes de loi en vigueur.

« En fait, ce sont des contrats qui sont généralement élaborés sur la base des affinités et de copinages. L’appel d’offre est là, j’appelle mon petit cousin, il vient avec sa société de ménage et le contrat est établi. Mais nous, effectivement, notre rôle dans ce secteur-là, c’est de mettre de l’ordre. Parce que c’est quand même aberrant qu’une entreprise qui paye sa cotisation sociale, sa cotisation fiscale, qui est en règle vis-à-vis de l’ORASPC, soient embêtés lorsqu’il y a appel d’offres par des entreprises qui n’ont aucune charge sociale. C’est une injustice », a dénoncé Moussa Tatakourou Diawara.

L’opération est lancée à Kaloum et environs. Elle va se poursuivre tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays, assure le DG de l’ORASPC.

Sékou Diatéya

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