Conakry : l’atelier de validation du rapport d’auto-évaluation des programmes des institutions d’enseignement supérieur lancé

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Le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique, et de l’Innovation (MESRSI) a lancé l’atelier de validation du rapport d’auto-évaluation des programmes des institutions d’enseignement supérieur ce lundi 12 février 2024. La démarche, initiée à travers le Bureau de Stratégie et de Développement (BSD), s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet de réforme des programmes initié par le département en vue de proposer des formations de qualité mais aussi permettant l’employabilité des apprenants.

C’est l’université Général Lansana Conté de Sonfonia qui sert de cadre à cette rencontre de deux jours qui regroupe 218 participants dont des enseignants-chercheurs, des recteurs, des directeurs généraux d’instituts d’enseignement, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Pr Daniel Lamah, recteur de l’université général Lansana Conté de Sonfonia

Dans son discours, Pr Daniel Lamah, recteur de l’université Général Lansana Conté de Sonfonia, est revenu sur les motifs de cet atelier de validation du rapport d’auto-évaluation des programmes des institutions d’enseignement supérieur. « En effet, c’est dans le cadre de la mise en œuvre du projet de réforme des programmes initié par le MESRSI, que le constat a été fait que la plupart des programmes d’enseignement actuels sont, si non dépassés, du moins en chevauchement, sans liens étroit avec le milieu socio-professionnel. C’est donc dans l’optique de se mettre en phase avec l’épineux problème d’employabilité des diplômés que la première phase qui a commencé depuis juillet 2023 et a consisté à la détermination de l’existant ayant abouti au rapport général d’auto-évaluation des programmes en vigueur. Le rapport qui a été rédigé à cet effet et qui doit faire l’objet de validation aujourd’hui par vous les experts de notre système d’Enseignement supérieur de la recherche scientifique et de l’innovation, fait un état des lieux des programmes actuels tout en faisant le diagnostic. Cette deuxième phase qui nous conduira à la construction, consistera à déterminer les besoins ressentis dans la pratique pour avoir des programmes mieux adaptés, pertinents et innovants dans tous les domaines. C’est en cela que nous sommes invités à examiner le rapport qui nous sera soumis, avec l’œil-expert pour que les conclusions répondent exactement aux attentes de notre gouvernement, pour le renouveau de notre système d’enseignement supérieur. Pour terminer, je voudrais saisir cette occasion pour remercier sincèrement Madame la Ministre Dre Diaka Sidibé, le Chef du gouvernement, le Premier ministre Dr Bernard Goumou et le Chef de l’Etat, le Général de corps d’armée Mamadi Doumbouya pour les efforts qu’ils ne cessent de fournir en faveur de notre système d’enseignement supérieur », a déclaré le recteur Pr Daniel Lamah.

Pr Alpha Kabinet Keïta, recteur de l’UGANC, représentant de la Conférence des Recteurs et Directeurs Généraux (CRDG)

De son côté, Pr Alpha Kabinet Keïta, recteur de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, président la Conférence des Recteurs et Directeurs Généraux (CRDG), a fait savoir qu’il est crucial pour un pays qui aspire au développement socio-économique de proposer des formations de qualité, qui vont permettre aux diplômés de mieux servir. « C’est un honneur pour moi aujourd’hui de m’exprimer face à vous, dans le cadre de cet atelier de validation organisé ce jour à l’université général Lansana Conté de Sonfonia. Je vais simplement paraphraser un grand homme, Nelson Mandela qui dit que la meilleure façon de mettre un pays en difficultés dans le temps est de détruire son système éducatif. Notre système éducatif doit à ce titre répondre aux impératifs du développement socio-économique de notre pays. Notre système éducatif doit, dans une certaine mesure, proposer des formations de qualité, des formations qui permettent à nos diplômés de mieux servir notre nation en ayant des outils qui leur permettent de se mettre à la tâche… C’est à ce titre que ce processus de réformes des programmes tombe en plein vol. La plupart de nos programmes d’enseignements étaient soit dépassés ou ne respectaient plus les normes actuelles de formations. Vous serez d’accord avec moi qu’il est important que l’on puisse mettre à niveau l’ensemble de ces programmes pour que nos institutions d’enseignement supérieur puissent délivrer des programmes qui sont en adéquation avec le marché de l’emploi. En qualité du président des conférences des recteurs, je peux me permettre ici de m’exprimer au nom de l’ensemble des recteurs, des directeurs généraux des institutions d’enseignement supérieur publique de la République de Guinée, pour dire que nous sommes en phase avec le processus qui a été engagé et nous soutenons le processus de réformes de programmes. Et qu’au niveau de la CRDG et de l’ensemble des institutions de l’enseignement supérieur du pays, les directeurs généraux, les recteurs qui ne ménagent aucun effort pour faire en sorte que ce processus aboutisse », a-t-il promis.

Pour sa part, Pr. Mamadou Saliou Diallo, conseiller principal de au Ministère de tutelle, qui a procédé au coup d’envoi de cet atelier, a apporté des précisions sur le lancement des travaux de validation du rapport d’auto-évaluation des programmes des institutions d’enseignement supérieur.

Mamadou Saliou Diallo, conseiller principal de MESRSI, représentant dudit ministère

« La réforme des réformes, c’est celle qu’on appelle la réforme des programmes d’enseignement supérieur. Parce que toutes les réformes sont accordées au niveau de celle-là. Parce que la mission des institutions d’enseignement supérieur et de recherche scientifique consiste à contribuer au développement socio-économique de notre pays, en dotant notre pays de l’ensemble des secteurs de la vie nationale, économique, sociale et culturelle des compétences avérées, des ressources humaines capables de contribuer, d’impulser ce développement, et cela passe par la formation. Vous vous rappellerez qu’au début de l’année 2022, quand le CNRD est arrivé au pouvoir avec les objectifs de rectifier ce qui n’a pas marché dans notre pays, au niveau de l’éducation, nous avons ténu des journées de concertation à l’échelle de ce système de l’enseignement supérieur. Le diagnostic a révélé que nos programmes sont en train de devenir obsolètes depuis 2007. Ils ne répondent pas toujours d’après cette photographie aux besoins. Il a été recommandé aux autorités qui sont venues au Ministère de faire en sorte que les programmes soient révisés et même réformés. C’est à partir de là que au mois d’août 2022, qu’il y a de vastes consultations nationales de l’ensemble des secteurs porteurs de l’éducation sur ce qu’il faut faire pour revoir les programmes d’enseignement afin de les adapter au besoin de l’employeur. Donc, parallèlement à cette volonté nationale, au niveau international, les Nation Unies ont lancé une grande réforme à travers une réunion qui a été ténue à Washington sur la transformation de l’éducation dont notre pays a pris part. La dynamique de la réforme des programmes, d’adapter les programmes au besoin de l’économie est une dynamique nationale, mais c’est aussi une dynamique internationale », a expliqué le conseiller principal.

En outre Pr. Mamadou Saliou Diallo invite tous les acteurs concernés à s’impliquer largement dans cet atelier afin de trouver les métiers moteurs d’avenir sur lesquels les futurs diplômés seront formés. « Il est important que les deux jours qui nous attendent, que vous regardiez les résultats des auto-évaluations, que les focus-groupes prévus rassembleront d’abord les enseignants-chercheurs que vous êtes. Et aussi faire en sorte que les entreprises ou les secteurs employeurs, les recruteurs soient impliqués largement. L’ensemble de ces acteurs doivent être mobilisés pendant les deux jours pour trouver les métiers moteurs d’avenir sur quoi on va former nos futurs diplômés, pour identifier les compétences à la fois professionnelle, disciplinaire, et transversale. Parce que, c’est de tout ça qu’on a besoin pour former des futurs diplômés capables d’être insérés. Travaillez de manière à ce que cette opération principale réussisse. En tout cas, madame la ministre, Dr Diaka Sidibé, fonde un grand espoir sur le travail méthodologique et méthodique qui va se faire et qui va aboutir à des programmes nouveaux », a lancé le conseiller principal du Ministère de l’Enseignement Supérieur.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com 

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