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Le procès en appel sur le trafic international de cocaïne, coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans avoir l’intention de la donner, s’est tenu ce jeudi 6 février 2025, devant la Cour d’Appel de Conakry.
Fatoumata Binta Diallo, la première à être appelée à la barre avait été reconnue coupable de trafic international de cocaïne le 24 décembre 2024. Le Tribunal de première instance de Mafanco l’a condamnée à 3 ans d’emprisonnement et au paiement de 300 millions de francs guinéens comme amende.
Dans ses réquisitions ce jeudi, l’avocat général a rappelé que cette dame a l’habitude d’effectuer des voyages entre la Guinée et la France. Daouda Djomandé ajoute que c’est après avoir effectué trois voyages qu’au quatrième, les services de douane de l’aéroport international AST de Conakry ont réussi à l’intercepter avec 4300 g de cocaïne au fond de sa valise. Transférée devant les agents enquêteurs, l’accusée a refusé de coopérer en s’abstenant de dénoncer ses complices. De même, elle aurait refusé de donner le code de déverrouillage de son téléphone a expliqué le magistrat. Un comportement qui, selon lui, a irrité le ministère public qui a décidé de faire appel de la décision rendue par le juge. Il a estimé que la peine n’a pas été à la hauteur de l’infraction commise. Une position qui semble changer à l’audience d’aujourd’hui. « Monsieur le président, compte tenu de son état d’épouse, de femme et de mère, je vous prie de tenir compte de ces différents facteurs et de la condamner à 18 mois d’emprisonnement et de maintenir l’amende de 300 millions de francs guinéens », a requis Daouda Djomandé qui n’a pas manqué de qualifier de sale, l’argent du stupéfiant saisi sur elle. « De l’argent sale, de l’argent qui salit l’image du pays ». Pour cet avocat général, une éventuelle condamnation de Binta à cette peine permettra non seulement de la faire cesser ce genre d’activité, mais aussi de dissuader d’éventuels candidats au trafic de la cocaïne. Mais pas que. Il soutient que sa condamnation mettra un tampon sur elle, pour que partout où elle passe, on dira que c’est elle qui a fait cela.
La défense fait remarquer à la Cour que le parquet n’a pas été le seul à relever appel de la décision rendue par le juge du tribunal première instance de Mafanco. Il en a fait autant. Le grief de Me Bomby Mara contre cette décision, c’est de n’avoir pas donné la possibilité aux différentes parties de se défendre suite à la requalification des faits en tentative de trafic international de cocaïne.
L’avocat s’appuie sur le passage du bagage de sa cliente dans le rayon X de l’aéroport qui n’a pas signalé la présence de la cocaïne dans la valise. « Monsieur le président, Madame Fatoumata Binta Diallo présente devant votre Cour ici est une intellectuelle, elle a une double nationalité, elle est franco-guinéenne. Lors de son voyage, elle a rempli toutes ses conditions de voyage. Après, le vol a été annulé. Il se trouve que son bagage a été déjà enregistré. Dès lors, c’est les agents de la douane qui ont la charge de le sauvegarder. C’est quand elle est revenu le lendemain, qu’on l’a appelée pour lui présenter la cocaïne se trouvant dans sa valise. Pourquoi elle n’a pas été interpellée au moment où on embarquait le bagage? C’est seulement 24h après et en l’absence de la propriétaire qu’on retrouve cela dans son bagage. Je précise aussi monsieur le président, que ce n’est pas les mêmes agents de la SOGEAC qui étaient sur place le jour de son premier rendez-vous avorté. C’est d’autres agents. Nous n’avons pas nié que la cocaïne a été retrouvée dans sa valise. Mais qui l’a mise là-bas? », s’interroge Me Bomby Mara.
S’agissant de ce que le ministère public a qualifié de refus de son client de coopérer, l’avocat soutient qu’elle était sous le coup de l’émotion, sollicitant ainsi la Cour, de lui accorder des circonstances atténuantes en la condamnant au temps mis en prison. « Parce qu’elle a déjà fait 8 mois en prison. C’est une intellectuelle. Acceptez de donner une seconde chance à cette dame pour qu’elle puisse obtenir sa liberté ».
L’autre pan de la décision rendue en première instance, c’est l’amende de 300 millions de francs guinéens infligée à dame Binta. L’avocat de Fatoumata Binta Diallo la trouve exorbitante arguant que le juge n’a pas dit sur quelle base ce montant de 300 millions a été fixé. « Aucun calcul n’a été soumis à un pour évaluer la valeur », dénonce-t-il.
Répliquant à ces propos, l’avocat général Daouda Djomandé a soutenu que ce montant n’a pas été inventé. C’est compte tenu de la quantité saisie sur elle. Appelée à nouveau à la barre pour son dernier mot, l’accusée s’est fondue en larmes sans pouvoir dire mot. C’est dans ce contexte que l’affaire a été mise en délibéré pour décision être rendue le 20 février 2025.
A sa suite, Daoussou Touré condamné également pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans en avoir l’intention de la donner. En première instance comme en deuxième, cet accusé a reconnu avoir répliqué à un coup que lui avait donné son ex ami Oumar Gueye qui a succombé à ses blessures plus tard. Le jeune déclare l’avoir fait involontairement et a demandé pardon.
L’affaire a été renvoyée au 20 février pour réquisitions et plaidoiries.
Saidou Lébêré Baldé
+224 621 304 338
L’article Conakry: 18 mois de prison, 300 millions gnf d’amende requis contre une trafiquante de cocaïne est apparu en premier sur Mediaguinee.com.