Boukaria (Siguiri) : un jeune homme tente d’égorger son père

Baba Sidibé, la victime, raconte : « Hier, c’est son grand frère qui est venu me voir. Il m’a dit qu’Abou avait mal passé la nuit et tenait des propos insensés, qu’il ne savait pas s’il était atteint de troubles mentaux. Il m’a demandé de le laisser venir rester auprès de moi et qu’aujourd’hui ils iraient au village pour voir son état. »

Selon Baba Sidibé, la journée avait commencé de manière ordinaire.
« Le matin, je lui ai acheté du riz, il a mangé. Vers 13h, je lui ai donné 10 000 francs pour qu’il aille boire un café. Il est revenu et je lui ai demandé s’il avait pris son café. Il avait déjà un couteau en main et m’a dit qu’il allait mettre fin à ma vie aujourd’hui », explique-t-il.

Face à l’agression, la victime explique comment il a pu se protéger : « Je lui ai dit : “Abou, qu’y a-t-il ?” C’est ainsi qu’il s’est jeté sur moi. Si ce n’était pas à cause de ma maladie, trois hommes ne pourraient pas me faire tomber. J’ai pu appeler les gens, mais il a menacé ceux-ci de les tuer s’ils entraient dans la maison. Entre-temps, un seau d’eau s’est renversé dans la maison. Quand j’ai voulu sortir, j’ai glissé et il a tenté de m’égorger. C’est à ce moment que je l’ai repoussé d’un coup de pied. Les voisins sont ensuite intervenus, certains même avec des cailloux, et voulaient le tuer. »

La victime précise par ailleurs qu’il n’existait aucun différend particulier avec son fils : « Je n’ai pas d’antécédent avec lui, je me suis séparé de sa maman. »

Alertée, la gendarmerie est intervenue pour sécuriser la scène. La victime a été transportée d’urgence au poste de santé de Boukaria. Bakary Camara, agent PEV à l’hôpital, décrit la gravité de la situation : « Vers 14h, nous avons reçu un malade dont le sang coulait abondamment. Celui qui l’accompagnait était couvert de sang aussi. Nous avons pris le patient, son cou était recouvert de plusieurs pagnes ; en les retirant, nous avons constaté qu’il était égorgé. Heureusement, son œsophage n’était pas touché. »

Bakary Camara d’ajouter : « Quand nous avons demandé ce qui lui était arrivé, on nous a dit que c’était son fils. L’accompagnateur ne le connaissait même pas. J’ai appelé la gendarmerie, et le commissaire est allé sur le terrain. Il a constaté que les habitants voulaient lyncher le jeune homme et est intervenu pour l’envoyer au commissariat. Le patient doit être évacué à Siguiri, car il a perdu beaucoup de sang. »

Les motivations de l’auteur présumé restent inconnues. Les autorités locales ont ouvert une enquête afin de déterminer les circonstances exactes de l’incident et les responsabilités. Le quartier Concasseur, choqué par cette violence, est invité à la prudence et à éviter toute spéculation.

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