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Dans une interview exclusive accordée à nos confrères de la BBC, le Premier ministre Amadou Oury Bah a de nouveau évoqué la situation de Fim FM, de Djoma Médias et d’Espace FM, dont les agréments et fréquences ont été retirés il y a plus de trois mois maintenant.
“Le climat de confiance a été rompu. Il faut laisser le temps au temps pour amener à une reconsidération complète de ce dossier. Parce que personnellement, très tôt, je me suis engagé pour une normalisation. J’ai été fortement déçu de constater que l’action que j’ai menée n’a pas été accompagnée de manière intelligente par ceux et celles qui pouvaient bénéficier de cette normalisation,” a déploré le chef du gouvernement.
Bah Oury affirme clairement qu’à la suite de sa nomination comme Premier ministre, il s’était engagé dans une dynamique d’apaisement. Mais pendant ce temps, selon lui, certains ont préféré une dynamique d’affrontement. C’est pourquoi la décision est tombée le 22 mai : “C’est ce jour-là, après la décision administrative de suspendre trois médias sur près de quatorze qui ont une chaîne de télévision et sur près de quatre-vingts radios qui existent dans le pays ; c’est le lendemain que la charte m’a été envoyée, donc c’était un peu trop tard.”
Évoquant le comportement de certains médias qui ont été fermés, Bah Oury affirme que ce n’est pas la critique qui est condamnable. À en croire ses propos, les autorités de la transition veulent une presse libre, objective et permettant un réel débat. Mais “nous ne pouvons pas tolérer des médias qui peuvent contribuer à accentuer un climat de haine et des formes de déstabilisation du pays. Nous sommes dans un contexte de transition. Nous sommes également dans un contexte régional fragilisé. En interne, nous avons à faire face à beaucoup de situations où nous devons veiller à la stabilité du pays. Des médias ont contribué au génocide au Rwanda, cela fait trente ans maintenant. La guerre civile en Côte d’Ivoire a été alimentée fortement par des médias ultra-partisans. Nous ne pouvons pas nous permettre, en République de Guinée, de fermer les yeux sur tout aspect susceptible de contribuer à la déstabilisation de notre pays. Donc, ceci dit, la Guinée, les autorités guinéennes veulent une presse innovante, une presse qui assume les principes déontologiques du métier de journaliste. Et ça, c’est une orientation qui ne fait aucun doute. Nous sommes en train d’investir au niveau de la TNT pour accroître les capacités de l’audiovisuel et pour permettre la connectivité d’un plus grand nombre de nos compatriotes. Aujourd’hui, des radios sont en train d’investir pour être audibles sur l’ensemble du territoire national. Donc on ne peut pas dire que le gouvernement guinéen, pour telle mesure ou telle autre, est en train de s’attaquer à la liberté de la presse. Les gens confondent beaucoup de choses. La démocratie est le type de régime le plus fragile et, pour qu’elle puisse prospérer, elle mérite d’être protégée, surtout dans l’environnement mondial dans lequel nous sommes aujourd’hui.”
L’article Bah Oury sur le cas des médias fermés : “Le climat de confiance a été rompu” est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.