Affaire Oyé Guilavogui à la CRIEF : l’ex DG de la SOTELGUI, Moussa Keïta, à la barre

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Le procès de l’ancien ministre Oyé Guilavogui s’est poursuivi hier, mercredi 31 mai 2023, devant la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). A la présente audience, deux témoins devaient être entendus par la Cour. Mais, c’est Moussa Keïta, ancien directeur de la SOTELGUI, qui a pu déposer. Il a été interrogé par toutes les parties au procès, a constaté Guineematin.com à travers son équipe de reportage.

Dans ses explications, Moussa Keïta a fait savoir que l’arrêt de la SOTELGUI est parti de la volonté du régime d’Alpha Condé, grâce à l’implication du ministre des postes et télécommunications d’alors, en l’occurrence monsieur Oyé Guilavogui.

Moussa Keita, ancien directeur général de la SOTELGUI

« Après que l’État s’est accordé à nous aligner sur les mêmes faveurs que EDG et la SEG, le 09 février 2012, nous recevons l’accord pour les trois milliards (3 000 000 000 GNF) qu’on devait payer comme avance de consommation tous les mois à la SOTELGUI. Ces trois milliards de francs guinéens représentaient juste la masse salariale de SOTELGUI. On a le câble sous-marin qui doit venir, on a les équipements qui doivent être modernisés à travers les 50 millions de dollars. Et, l’État qui ne payait pas la SOTELGUI avait commencé à payer ses avances. Donc, le problème était pratiquement réglé. Un mois après, j’ai reçu deux arrêtés. Le premier en date du 12 mars 2012, c’est du ministre des postes et télécommunications et du directeur de contrôle financier qui met SOTELGUI sur un comité de gestion.

Dans cet arrêté, il est dit que dans le cadre de l’audit stratégique de la SOTELGUI, les mesures conservatoires ci-après sont prises. Il s’agit de la mise en place d’un comité de gestion de trésorerie et de médiation ; de la suspension de tout nouveau recrutement y compris les contractuels et les stagiaires ; de la suspension de toutes nouvelles signatures de contrat de prestation avec les fournisseurs ; de la supervision de toutes nouvelles commandes d’équipements ; de l’inventaire physique du patrimoine et la suspension du pouvoir de cosignataire du directeur financier et comptable sur les comptes d’entreprise.

Le deuxième arrêté, c’est du Premier ministre. Il dit ceci : dans le cadre de l’audit stratégique de la SOTELGUI, le comité de gestion est mis en place pour une durée de trois mois renouvelable. Ce comité est chargé de la surveillance budgétaire et financière de la SOTELGUI et il nomme les membres avec comme président du Comité, monsieur le ministre des postes et télécommunications.

A partir de là, on ne peut plus sortir un franc. On ne peut plus faire quoi que ce soit. D’ici à là, les équipements qui étaient opérationnels, qu’est-ce qu’ils vont devenir ? Le 07 août 2012 à 6 heures 42’, toutes les installations de la SOTELGUI sont arrêtées. Donc, la SOTELGUI a disparu dans l’espace des télécommunications en Guinée », a témoigné l’ancien directeur général de la SOTELGUI.

Lors de sa déposition, Moussa Keïta a fourni plusieurs documents à la Cour. Ces documents sont liés à la genèse de l’obtention des 50 millions de dollars incriminés ; puis à l’arrêt de la SOTELGUI en passant par l’obtention de la fibre optique, c’est-à-dire le câble sous-marin que l’on appelle autrement la guinéenne de large bande.

Moussa Keita, ancien directeur général de la SOTELGUI

Au terme de son audition qui a duré environ 8 heures, les avocats de la défense dans cette affaire ont formulé une demande pour la mise en liberté du prévenu Oyé Guilavogui. Une demande à laquelle se sont opposés le ministère public à travers le substitut du procureur, Moustapha Mariama Diallo, et la partie civile représentée par l’agent judiciaire de l’Etat. Les deux parties ont demandé à la Cour de rejeter cette demande de mise en liberté et ordonner la continuation des débats avec les témoins.

Finalement, la Cour a renvoyé l’affaire au mercredi, 7 juin 2023, pour la suite des débats avec le deuxième témoin qui devait également être entendu à l’audience d’aujourd’hui. Sur la demande de la mise en liberté de Oyé Guilavogui formulée par ses conseils, la Cour a mis cette question en délibéré pour statuer le même jour (le 7 juin prochain).

Mamadou Laafa Sow et Emmanuella Assou pour Guineematin.com

Tél : 622919225

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