A la rencontre de Djenabou Diallo, PDG de “Zeina Cacao”, première maison de chocolat en Guinée

il y a 10 mois 156
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Djenabou Diallo, passionnée par le cacao, est la gérante de “Zeina Cacao”, la première maison de chocolat en Guinée. Cette marque propose du chocolat 100% guinéen, fabriqué à partir du cacao cultivé par des producteurs locaux. Fondée en 2019, Zeina Cacao se spécialise dans la transformation du cacao en chocolat, en poudre, en beurre et autres produits dérivés. Dans une interview accordée à notre rédaction, elle nous parle de son entreprise, de sa passion pour le métier du chocolat, de ses projets, et bien plus encore.

L’idée de créer “Zeina Cacao” vous est venue comment ?
A la base, je suis ingénieure agronome spécialisée dans la culture du cacao en Côte d’Ivoire. Lorsque je suis rentrée en Guinée, j’ai réalisé qu’il n’y avait personne qui s’intéressait réellement à la culture du cacao dans le pays. Sachant que la Guinée est un pays producteur de cacao, j’ai décidé de me lancer dans ce domaine. J’ai obtenu un financement de la Banque Mondiale qui m’a accompagnée pendant un an. J’ai travaillé sur les champs, mené des recherches, rédigé un rapport, et j’ai compris qu’il existait de nombreuses opportunités dans le domaine du cacao, aussi bien dans la production que dans la transformation. Aujourd’hui, Zeina Cacao emploie une dizaine de femmes. Notre objectif est de valoriser le cacao guinéen, de former des jeunes guinéens dans le métier du chocolat, de créer des emplois et de soutenir les producteurs locaux.

Quels types de chocolat produisez-vous ?
Nous proposons une large gamme de chocolats. Nous avons du chocolat noir à 90%, du chocolat noir à 70%, ainsi qu’un chocolat adapté aux diabétiques. Pour les personnes souffrant d’hypertension, nous avons du chocolat noir à 100%. Nous fabriquons également des pâtes à tartiner, des figurines en chocolat telles que des princesses, des poules, des moutons, des lapins, ainsi que du chocolat agrémenté de mangues séchées, de noix de coco, de noisettes de cajou et d’arachide, de gingembre, de café, et bien d’autres saveurs. Nous proposons également du chocolat chaud, du café chaud et des glaces aux multiples saveurs.

Pouvez-vous nous expliquer le processus de transformation du chocolat ?
La transformation du chocolat se fait de manière semi-manuelle et semi-industrielle. Nous disposons d’un laboratoire, de machines et d’une salle de production. Nous bénéficions de l’accompagnement technique de spécialistes français et d’institutions qui nous aident à perfectionner notre processus de transformation. Nous nous auto-formons également et prévoyons d’envoyer notre équipe se former dans un pays spécialisé dans la transformation du chocolat. Ainsi, nous pourrons revenir en Guinée et transmettre nos connaissances aux jeunes du pays.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontées dans votre métier ?
Nous rencontrons certains défis dans notre activité. Tout d’abord, l’électricité constitue un problème majeur. L’année dernière, j’ai perdu toutes mes machines dans un incendie en raison d’une coupure de courant. Ensuite, il y a le fait que la population guinéenne n’a pas encore une véritable culture du chocolat. Certaines personnes pensent que le chocolat est mauvais pour les dents ou le considèrent comme un produit de luxe réservé aux riches. Nous avons donc un travail à faire pour promouvoir le chocolat et éduquer les gens sur ses bienfaits. En tant que pays producteur de cacao, il est important que nous consommions notre propre chocolat.

Quels sont vos projets futurs ?
Nous avons pour ambition de développer ce que nous avons déjà commencé. Nous prévoyons de mettre en place une unité de transformation plus grande et de créer le métier de chocolatier en Guinée. Alors qu’on parle de chefs chocolatiers, de pâtissiers ou de cuisiniers partout ailleurs, ce métier est encore peu connu dans notre pays. Nous souhaitons donc former des chefs chocolatiers guinéens qui pourront non seulement créer leurs propres marques, mais aussi concourir au niveau national et international. Notre objectif est d’organiser un jour une Journée nationale du chocolat ou un festival du chocolat en Guinée.

Un dernier mot pour conclure ?
Je dirais à la jeunesse de ne pas hésiter à se lancer dans l’entrepreneuriat. Peu importe la taille de votre projet, il est important d’avoir les trois P : la passion pour ce que vous faites, la persévérance face aux difficultés et la patience pour atteindre vos objectifs. L’entrepreneuriat demande de la patience. Si vous avez la passion, la persévérance et la patience, vous pourrez accomplir de grandes choses.

Kadiatou Baldé

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